Oui, la révolution ?

Au sujet du film de Pierre Schoeller « un peuple et son roi »

Je sors du film de Pierre Schoeller « un peuple et son roi » (et non l’inverse) qui passe au TAP cinéma en ce moment. Il a pour toile de fond la période de la révolution française qui va de la prise de la Bastille en 1789 au raccourcissement du roi en 1793.

Ce film m’a fortement impacté.

Pour une fois un film français arrive à donner une idée du souffle de la révolution, alors que jusqu’à présent il me semblait que seul Ken Loach arrivait à marier histoires individuelles et grande Histoire révolutionnaire.

C’est une fiction, avec ses personnages, ses acteurs, ses choix cinématographiques, un film qu vaut le coup, mais ici je voudrais parler d’un aspect du film de Schoeller qui m’a laissé inquiet, pensant, empli de questions et de questionnements.

Le film prend clairement partie pour le processus révolutionnaire mais nous laisse, à chaque croisée des chemins révolutionnaires, face à des dilemmes, des choix ,que les hommes (et les femmes, enfin !) du peuple ont dû affronter à l’époque.

Faire de la politique – je ne parle pas de celles et ceux qui vivent la politique comme un métier – c’est faire des choix.

Une minorité révolutionnaire (les faubourg de Paris, bien que pas seulement) se revendiquant du bien commun, a-t-elle légitimité à décider au nom de tout un pays, doit-elle se refréner même si l’instant ouvre un possible qui se refermera sans doute très tôt ?

Quelles hésitations individuelles et collectives face au saut de l’ange vers une situation politique inconnue (de monarchie constitutionnelle à république) ?

La révolution, ce un chaos sanglant, est-elle pire que l’ordre, quel qu’il soit ?

Quelle est la part dans un régnant (Louis XVI, Macron) du symbole et de la fonction et celle de l’individu ?

Quelle est le rôle des « clubs » , les ancêtres de nos partis, vis à vis de la population ?

Quels risques prendre avec quelles assurances que la cause est juste et vaut la peine ?

Tout au long du film chacun-e entendra l’écho des questionnements de l’époque à travers ses propres questionnements.

Quels choix dois-je faire ?

Se poser des questions tout en avançant.

Voilà une belle idée révolutionnaire.

Et un super film

PC

 

Rédaction

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Article suivant

Jean Viard, nouveau revendeur de Came

dim Sep 30 , 2018
Une chronique d'Olivier Bouba-Olga de l'université de Poitiers
//

Articles en relation