Alain krivine n’est plus.
La jeunesse trés politisée des années 60/70 avait toute un peu d’Alain Krivine. Après D.Bensaid, H. Weber, J.Sauvageot,…les » soixantuitards » *- prononcé avec dégoût par certains aujourd’hui – sont tristes.
Alain, fin dialectitien, non dépourvu d’humour, n’a jamais capitulé durant plus de 60 ans.
Beaucoup d’entre nous l’ont croisé dans des manifs, des meetings unitaires,…pour ma part, nous avions pris un peu plus de temps pour échanger lors de sa venue à Évreux en 1970 pour soutenir des militants CGT de Vernon accusés d’avoir collé des affiches « antimilitaristes » ( lâchés par la CGT départementale). Initiative menée par la LCR et le PSU.
* avec un regret pour moi encore aujourd’hui : ne pas avoir fait la jonction entre étudiants et salariés ( 8 millions de grévistes! ).
Didier Mehl (Sud Vienne)
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La disparition d’Alain Krivine m’attriste profondément.
À travers la mort de quelqu’un qu’on considère proche de soi c’est un peu de soi qui disparaît à jamais. À travers le décès d’AK meure un peu de mon passé, de tant de décennies de militantisme effréné à la LCR 86 (Ligue Communiste Révolutionnaire).
Mais ma tristesse n’est pas que banalement égoïste.
Krivine était une incarnation. Contre vents et marées, dans les bons moments (il y en a eu) comme dans les mauvais (il y en a eu aussi, trop bien sûr et bien trop long), Krivine était là. Quelles que soient les affres de la situation politique ou internationale, quel que soit l’état des débats acharnés et durs (qui étaient de règle dans la LCR), Krivine nous représentait, incarnait par son porte-parolat la voix de nos valeurs et bagarres révolutionnaires, communistes anti-staliniennes, féministes, écologistes et viscéralement internationalistes.
Il était d’un abord simple, portait le plus souvent un sourire gouailleur, attentif à chacun-e en toute circonstance et avec une constance que je n’ai jamais vu être prise en défaut.
Comme de très nombreuses/eux militant-es je me sens orphelin d’un homme (et non d’une icône ou d’une image ou d’un héros) digne d’admiration.
Il nous laisse en héritage des poings communs.
Pascal Canaud