A lire la presse locale et le bruissement sur les réseaux sociaux, l’extrême-droite locale est vraiment dans la panade. Et ça ne date pas d’aujourd’hui mais d’hier, voire d’avant hier.

Petit rappel historique pour les plus jeunes d’entre vous…

L’implantation militante de l’extrême-droite dans la Vienne n’a jamais été conséquente, ne disposant pas, par exemple d’un « leader » un tant soit peu implanté sur Poitiers. Ce qui ne signifie pas qu’électoralement, elle n’existe pas. Dans le Loudunais, le Lencloîtrais, le Châtelleraudais, les scores de Le Pen (la fille plus que le père) ont toujours été conséquents mais « à bas bruit », une sorte d’extrême-droite « de basse intensité » sans réelle existence militante.

A Châtellerault, Eric Audebert, boulanger d’Usseau et figure « historique » (ou au moins plus ancienne) du Front National a été conseiller municipal d’opposition de 2014 à 2020 sans que ses interventions aient laissées des souvenirs impérissables… Pas ou peu d’activité dans une ville qui pouvait constituer une opportunité pour développer une implantation locale… mais ça ne marche pas.

Ainsi, aux élections municipales de 2020, la nouvelle tête de liste Marion Latus n’a réalisé qu’à peine 10 % au 1er tour (726 voix et deux élu.es) quand, en 2014, E. Audebert faisait plus de 17 % sur la ville (2 235 voix) et encore plus de 13 % au 2ème tour (1 796 voix et deux élu.es). Mais précisons qu’entre 2014 et 2020, la participation aux élections a chuté de 22 %…

A Poitiers, c’est pire, voire plus ! La liste pour les municipales 2020 a été constituée au dernier moment avec, là encore, une nouvelle tête de liste totalement inconnue (Kevin Courtois) et qui l’est restée puisqu’il n’y a eu aucune campagne locale, aucune apparition publique : à Poitiers, l’extrême-droite se cache ! Pas d’activité militante (un peu de tractage dans les boîtes aux lettres de quelques quartiers), pas d’affichage et au final un score à l’image de cette non-campagne : 5,7 % et 886 voix…

Pour sa première participation aux municipales de 2014, le Front National avait réalisé, au premier tour, un score conséquent sur la ville avec 12 % (2 861 voix) et encore 9,7 % au 2ème tour (2 420 voix et deux élu.es). Là encore, Alain Verdin, ancien policier, tête de liste de l’époque, nouvel « homme fort » du Front National n’a pas laissé de grands souvenirs pour celles et ceux qui fréquentaient les conseils municipaux de Poitiers pendant le dernier mandat.

Aujourd’hui, E. Audebert est à Pleumartin, semble toujours être au RN mais n’apparaît nul part sur le site du RN86. Quant à A. Verdin, c’est « l’Arlésienne » : il est membre de droit du bureau départemental du RN86 (et figure à ce titre sur le site)… et siège toujours au Conseil Régional, élu en 2015 au titre du Front National 86 mais aujourd’hui… dans un nouveau groupe, DINA.

DINA ? C’est Droites Indépendantes de Nouvelle Aquitaine et ça tape dur sur le RN… (pour les amateurs, ils ont un site…). Cette mouvance très anti-RN semble assez proche de Philippot et ses « Patriotes » : on n’attend plus qu’une liste se présentant sous cette étiquette aux prochaines régionales et départementales…

Des listes RN « à l’arrache »

A regarder de plus près la composition des listes « RN » à Châtellerault comme à Poitiers en comparant celles de 2014 et de 2020, on ne cesse d’être étonné ! En effet, leur composition respective en montre bien le caractère « hétéroclite » avec une majorité de retraité.es dans les deux cas et un renouvellement quasi complet des listes ! On constitue des listes « à l’arrache » avec le seul objectif d’être présent aux élections. Au début des années 2000, on avait connu ça à Poitiers avec une liste « mégrétiste » constituée de la même manière mais cette fois avec une issue judiciaire puisque des membres de cette liste s’y étaient retrouvés sans leur consentement… Avec au final, une liste invalidée !

On ne parlera pas de la liste FN de Thuré qui avait deux élus en 2014 (avec un score de 20 % !) mais qui a disparu en 2020, ni de celle d’Arnaud Fage à Buxerolles, (7,6 % et 246 voix au 1ère tour) éphémère responsable départemental du RN (c’est lui qui a écarté Alain Verdin), à son tour démissionné récemment pour cause de « tripatouillage » de cartes d’adhérent.es. La presse locale s’en est d’ailleurs largement fait l’écho ces dernières semaines (avant bientôt le Canard Enchaîné ?). Souvenir déprimant : en 2012, le même Arnaud Fage était un fervent soutient de… Ségolène Royal. Son blog « Buxerolles avec Ségolène », sans activité depuis cette période est encore accessible (http://buxerolles-avec-segolene.over-blog.fr/).

Mis à part Poitiers et Châtellerault, pas de liste se revendiquant du Rassemblement National dans la Vienne en 2020, mais on sait qu’ici et là (à Vouneuil/Vienne par exemple) des membres du RN (à jour de cotisation ou non…) pouvaient figurer sur des listes « divers » (…droite en général).

Le nouveau responsable du RN 86 ? Kevin Courtois apparaît toujours sur le site du RN86 comme responsable de Génération Nation 86 : on va leur laisser le temps de mettre leur organigramme à jour. Peut-être avant 2022 ou un nouveau changement à la tête du Renouvellement National ?

Prochain épisode ? Les « autres extrêmes-droites » dans la Vienne… (si, si ça existe !) Le lien : https://web86.info/misere-misere-lextreme-droite-dans-la-vienne-2/

Georges Rellow

Dom

2 réactions sur “Extrême-droite dans la Vienne… misère, misère… (1)

  1. Dans mon bled de Sanxay(86600), 550 âmes, aux dernières présidentielles, un peu moins du tiers des votants penchaient RN. Pas besoin de leader local. J’ai une affreuse touille pour 2022.

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