Cet article fait réagir la Confédération Paysanne de la Vienne et démontre une fois de plus qu’il faut complètement revoir l’attribution des volumes d’irrigation afin de permettre un accès plus équitable à la ressource en eau,
Le protocole qui vise à valider le financement public de 30 bassines dans le bassin du Clain ne fait qu ‘entériner la confiscation par quelques-uns de la ressource en eau sans tenir compte des priorités d’usages.
Avec ou sans bassines, la ressource en eau est limitée et le sera de plus en plus au vu du changement climatique. Il nous faut donc prioriser les volumes d’eau disponibles aux cultures à fortes valeurs ajoutées, nécessaires localement. Le maraîchage et l’arboriculture, qui représentent de faibles surfaces dans notre département, font bien-sûr partie des cultures prioritaires.
Or aujourd’hui -et demain avec d’éventuelles bassines-, les volumes d’eau sont répartis entre irrigants à partir d’une référence historique qui date de 2003. Plus tu as arrosé en 2003, plus ton volume est important et plus tu as droit à une grosse bassine et peu importe les cultures que tu mets en place. Pour les irrigants non raccordés aux bassines les volumes sont rarement complètement utilisables car ils sont soumis à des arrêtés préfectoraux limitant ou stoppant l’irrigation lors des périodes de sécheresses.
Mr Poirier fait une erreur en disant que la construction de bassine va permettre de libérer des volumes d’eau pour de nouveaux paysans. Comme leur non l’indique, les réserves de substitutions permettent uniquement de substituer des prélèvements de printemps et d’été par des prélèvements d’hiver. Il n ‘ y a pas d’autre alternative que de partager et répartir les volumes existant entre agriculteurs et porteurs de projet.
Pour le secteur concerné le bassin de l’Auxances, il n’y aurait pas 20 000m3 de volumes disponibles pour du maraîchage alors que la SAFER vient de transférer une ferme de 2121 Hectares avec une référence historique proche de 1 million de m³. De quoi arroser 500 hectares de maraîchage !
Biensûr sur cette ferme géante, ne sont cultivées que des céréales, des oléagineux et des cultures destinées à la méthanisation.
La Confédération Paysanne est très favorable à l’implication des collectivités locales dans le développement du maraîchage en périphérie des villes.
Cela doit se faire sans l’intervention de la Start-up Ceinture verte qui se présente comme un facilitateur alors qu’elle vient fragiliser le statut social de futurs paysans. Les volumes d’eau, devront être directement attribués aux futurs maraîchers et non pas à ceinture verte.
Ceinture verte n’a aucune légitimité de se voir attribuer des volumes d’eau pour l’irrigation, pas plus qu’elle n’en a pour se voir confier des terres.
L’eau est un commun il nous faut la partager et la préserver.
Pierre – Jean Clerc, porte parole Confédération Paysanne de la Vienne