Sacha Houlié dans un interview à la NR de ce 1er août 2018 reprend la mantra LREM sur l’affaire Benalla :
- tout ça n’est qu’un cas individuel, inacceptable mais strictement individuel,
- en vérité l’opposition veut utiliser cette affaire comme un prétexte contre Macron parce qu’elle entend en retirer un profit politique en freinant le train des réformes qui pourtant sont bonnes.
Pour la majorité LREM, cette affaire ne serait révélatrice de rien, ni du fonctionnement monarchique de la V° république, ni du goût des puissant-es à réprimer les gens d’en bas qui osent se rebeller comme lors du 1er mai.
Cette affaire ne traduirait pas non plus un effacement de la séparation des pouvoirs au profit d’un fonctionnement coutumier basé sur la coterie, la valeur des hommes et des choses déterminée par la proximité avec le monarque.
Last but not least cette affaire ne traduirait pas que le poisson pourrit par la tête, que la société est gangrenée par l’abus de pouvoir des chefs de tout poil et à tous les niveaux, dans les entreprises, les institutions comme dans les administrations, dont toutes les réformes visent à augmenter leur pouvoir, en diminuant la protection des gens d’en bas, en supprimant les règles du jeu fixées par des lois, pour le plus grand bénéfice des seigneurs de ce monde.
Les 4 députés de la Vienne* n’ont voté aucune des deux motions de censure. Ils sont favorables à cette politique, sans doute faut-il le répéter encore et encore. [Pour Jean Michel Clément, voir plus bas]
J’hésite à définir à quel modèle historique – de la mémoire longue de ce pays – rattacher Macron : Louis XVI pour son mépris sincère des gens d’en bas et le système de la concentration des pouvoirs ? Napoléon III pour l’élection d’un homme politique nouveau qui fit les beaux jours des spéculateurs et des affairistes ?
Dit depuis une autre perspective : prise de la Bastille, nuit du 4 août, Constituante,1792 ? La Commune de Paris ?
Cela sera c’est sûr autre chose mais il me semble nécessaire de s’appuyer sur les bons ressorts mémoriels et de s’atteler à la tâche.
Pascal Canaud
*codicille : un article de la NR précise le soutien de trois députés au gouvernement mais l’absence de Jean Michel Clément lors du vote pour des problèmes de transport. Sur son blog ce dernier déclare que l’affaire Benalla « n’est ni une affaire d’État, ni une tempête dans un verre d’eau ». Il affirme étonnamment « laissons cela à ceux qui auront la charge de tirer les conclusions politiques ». Par contre il pointe l’affaiblissent du rôle du parlement, la responsabilité éventuelle de Macron et questionne un peu la conduite de la commission parlementaire à la chambre des députés