« Bis repetita » : après le bas et le haut du faubourg du Pont Neuf, la route de Gençay, la rue de Vaudouzil ou encore l’avenue Jacques Cœur, c’est maintenant sur la rue du Petit tour et le Chemin du Lavoir que des promoteurs ont jeté leur dévolu. Une pression immobilière qui s’accentue à mesure que « l’effet Covid » arrive sur la ville de Poitiers et que les promoteurs laissant Bordeaux, Nantes ou La Rochelle viennent faire « des affaires » à Poitiers, où il fait si bon vivre !
Et il ne s’agit pas ici uniquement de densifier et de réduire l’impact de l’étalement urbain. Il s’agit bien de « prédation immobilière » où tant les maisons que les terrains sont les victimes d’une envolée des prix effrayante. Pour construire (des collectifs) ou pour détruire des maisons : il est annoncé du + 15 % sur Poitiers pour 2021 : sur le quartier du Pont Neuf, on doit bien être à + 30 %… Les riverains, s’inquiètent, s’affolent, s’interrogent sur ce phénomène qui finit par créer une réelle tension entre voisin.es : qui sera le prochain à partir ? A vendre une maison avec jardin pour laisser la place à un/des immeuble.s ? Et la colère s’en vient d’être mis devant le fait accompli, de se sentir impuissant, sans avoir les clés pour empêcher cela.
Une ville, un quartier est-ce seulement de l’espace à construire ? Que deviennent les habitant.es ? Que devient le patrimoine bâti ? Comme illustration de cela, la photo qui ouvre cet article, une jolie maison située le long du jardin du « Confort Moderne » rasée en quelques jours courant juillet… Jolie maison qui laissera la place à près de 70 logements (2 collectifs et des maisons de lotissement). Et bien sûr une « belle plus-value » pour l’heureux promoteur…
Alors, comment construit-on à Poitiers (ou ailleurs ?) Au bénéfice de qui ? A quels prix ? Avec quelle planification, quel projet urbain à l’échelle d’un quartier et de la ville ? Avec quelle implication de la population ? Dans un très instructif article du 31 août, La Nouvelle République recensait les projets connus ou en cours dans le quartier du Pont Neuf. Il faudra encore en ajouter de nouveaux, apparus depuis…
Mais la résistance s’organise et dans les prochaines semaines, nous serons amenés à reparler d’urbanisme, du côté des habitant.es cette fois.
Et pour commencer, le « Collectif du Lavoir » qui regroupe un grand nombre de riverains autour du chemin du Lavoir fait entendre sa voix et ne compte pas voir disparaitre 2 500 m2 de nature sans réagir. Les habitant.es n’ont pas dit leur dernier mot… rendez-vous lundi 4 octobre en « ouverture » du Conseil Municipal de Poitiers où une lettre sera distribuée à chaque élu.e.