Groupe local de Greenpeace Poitiers et Vivons sans nucléaire 86. Communiqué de presse + rappel des incidents nucléaires à Civaux :

Les 24 et 25 janvier la centrale nucléaire de Civaux sera le lieu d’un exercice national d’urgence nucléaire et radiologique d’alerte nucléaire. L’exercice se tiendra sur 2 jours. Le premier sera consacré au traitement de l’accident et le second à l’évacuation de la population (gestion des flux, alertes des populations, points de décontamination, etc…).

A cette occasion nous posons la question : « Pourquoi un tel exercice alors que l’on nous répète continuellement que le nucléaire est une technologie sûre et sans danger ».

Un accident est toujours la somme de plusieurs incidents, et même si le risque reste faible, le danger (les conséquences sur la population) est immense.

Aujourd’hui l’état prévoit la construction de 6 nouveaux réacteurs EPR, voir plus. Or, l’EPR de Flamanville a produit à ce jour 0 kW d’électricité. En 2007 le chantier devait durer 5 ans pour un coût de 3,3 milliards d’euros. En fin de compte, il devrait durer au moins 17 ans et pour une facture désormais estimée à 19,1 milliards.

C’est sur cette parfaite maîtrise de la construction d’un EPR que l’Etat mise pour assurer l’avenir énergétique de la France, ainsi que sur la prolongation de la durée de vie de nos centrales vieillissantes.

C’est donc pour informer la population sur les risques sanitaires liés à cette politique que le groupe local de Greenpeace en association avec le collectif « Vivons sans nucléaire » proposera des saynètes alarmistes au

Marché des Couronneries à POITIERS

Mercredi 24 janvier à partir de 10h45

en résonance avec l’exercice qui aura lieu au même moment à la centrale de Civaux.

Les incidents marquants de Civaux

Le 12 mai 1998, alors que l’unité était à l’arrêt, une fuite d’eau du circuit primaire – estimée à 30 m³/h – s’est produite en raison d’une fissure sur la soudure longitudinale (18 cm sur 1-2 mm) d’un coude de la tuyauterie du circuit de refroidissement à l’arrêt du réacteur no1.

Cet incident a été classé au niveau 2 de l’échelle INES qui en compte huit (de 0 à 7).

Résultat : 10 mois d’arrêt pour les 4 réacteurs de Civaux et de la centrale de Chooz qui avaient les mêmes défauts. Le cheminement de la tuyauterie jugé responsable de la rupture a été modifié sur tous les réacteurs du parc.

Le béton du réacteur 1 de Civaux a été raté. Il nécessite l’application de résines époxy sur toute sa surface (cylindre de 40m de diamètre et 40m de haut !) pour obtenir l’étanchéité requise. Cette résine ne supporte pas les fortes chaleurs et se dégrade dans le temps.

En 2012, une fuite de fluide primaire (donc très radioactif) en provenance d’un réservoir de stockage avait contaminé le sous-sol du bassin de rétention car son puisard n’était pas étanche non plus. Du tritium avait été retrouvé dans la nappe souterraine. Une plainte avait été déposée, mais classée sans suite pour défaut de préjudice.

Tenue au séisme de flexibles de diesels de secours douteuse : Le 6 mai 2019, à défaut d’avoir pu démontrer le maintien du bon fonctionnement de ces flexibles en cas de séisme de niveau SMHV sur les deux diesels de secours, EDF a déclaré à l’Autorité de sûreté nucléaire un événement significatif générique au niveau 2 de l’échelle INES pour les réacteurs de Gravelines, de Paluel et de Civaux.

Le scandale des aciers loupés des générateurs de vapeur (GV) a éclaté en 2015. Civaux était concerné car la moitié de ses GV présentaient ces défauts de ségrégation de carbone qui diminuent la résilience de l’acier (souplesse moindre). Les GV avaient finalement été remis en service, après examen des « dossiers barrés » de la fonderie du Creusot. La cuve de l’EPR de Flamanville qui avait les mêmes défauts avait mis la pression sur la décision. Si les GV avaient été condamnés, l’EPR l’aurait été également … !

En 2022, la découverte de corrosion sous contrainte (CSC) a été faite sur le réacteur 1 de Civaux.

La moitié du parc français avait été arrêté pour ces fissures inquiétantes qui avait demandé des réparations très longues (17 mois en général). Ces fissures étaient localisées sur des soudures de tuyauteries reliées au circuit primaire et risquaient donc de le dépressuriser brutalement en cas de rupture. Comme l’origine du défaut n’ a jamais été identifié, EDF a remplacé les tuyaux fissurés ou douteux à l’identique, sans apporter de modifications.

La Vienne, en aval de Civaux est devenue le cours d’eau le plus radioactif de France, surtout en tritium qui passe dans l’eau potable de Châtellerault. Les rejets d’effluents presque quotidiens de la centrale en sont la première cause ; la seconde est le débit relativement faible de la rivière. Pour cette raison, Civaux ne pourrait pas construire de réacteurs supplémentaires sans dépasser les limites « réglementaires » qui ne sont que des droits à polluer.

Incidents et accidents graves

L’expérience montre qu’un accident grave se produit quand les effets de plusieurs incidents se combinent comme par effet domino. Raison pour laquelle chaque incident doit être pris très au sérieux et traité sans délai pour ne pas s’additionner à un autre. Les incidents isolés sont très nombreux à Civaux comme dans les autres centrales.

Sont appelés accident nucléaires, les dysfonctionnement qui provoquent une pollution radioactive dans l’environnement. Ils sont classés de 4 à 7 sur l’échelle INES.

Jacques Terracher, membre de la CLI de Civaux, le 18/01/24

Rédaction

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