Mercredi 26 novembre dernier, l’association ADEPAH86 a organisé au Confort Moderne, un très passionnant atelier-débat sur l’état d’avancement du nouveau PLUi (Plan Local d’Urbanisme Intercommunal) de Grand Poitiers. La capacité de vulgarisation de l’intervenant du jour, l’architecte-urbaniste poitevin Gérard Lancereau aura permis au public présent (près de 60 personnes) de mieux saisir les enjeux qui se cachent derrière des documents qui paraissent inaccessibles au plus grand nombre.

Car les enjeux de l’information, du décryptage des documents d’urbanisme, de la capacité à rendre compréhensible ce qui semble loin de ses préoccupations, voilà des enjeux majeurs !

Il existe des outils dans le domaine de l’urbanisme pour « cadrer » les projets, les impacts dans les quartiers, pour rendre possible une intégration intelligente dans le tissu immobilier local. Cela s’appelle mettre en place des règles de construction, évitant les aberrations tant visuelles qu’environnementales et le désarroi autant que la colère des riverains concernés. Travailler donc à une cohérence urbanistique qui fait défaut dans la grande majorité des cas.

« Urbanisme négocié » cher à la majorité municipale précédente ? Ce qu’un plan d’urbanisme permet, ou en creux, ce qu’il n’interdit pas, les promoteurs l’utiliseront ! Pas de contrainte de construction, là où ce n’est pas écrit clairement ! Limite de parcelle, construction en cœur d’îlot, élaboration d’esquisse d’urbanisme à l’échelle d’un secteur géographique délimité, zonage redéfini,… si on peut faire du 3/4 étages au milieu des maisons individuelles, pourquoi on ne le ferait pas ?

Ce qui manque à Poitiers mais aussi dans les autres communes de l’agglomération, c’est bien une forme de programmation urbanistique qui organise le futur d’un quartier ou d’une commune. Aujourd’hui, on assiste au « mitage » de quartiers entiers (Poitiers-Sud, Gibauderie, Pont-Neuf, Poitiers-Ouest,…) qui voit depuis des années l’arrivée d’immeubles qui émergent et défigurent trop souvent le paysage urbain. Le tout au nom de la « nécessité de construire de nouveaux logements » à raison de 1 000 unités par an « à l’échelle de Grand Poitiers » .

Que dire enfin de l’élaboration d’un plan d’urbanisme intercommunal pour 40 communes ? Comment construire un tel plan et avec quelles règles communes dans un ensemble aussi disparate ? De Chauvigny à Lusignan, de Cloué à Poitiers, il semble bien illusoire de vouloir construire quelque cohérence que ce soit en dehors d’un « minimum syndical commun » qui n’interdit pas grand-chose.

Voici quelques-uns des enjeux de l’élaboration d’un Plan d’Urbanisme Intercommunal à 40 communes !!!

Nous attendons maintenant avec impatience la publication du futur PLUi qui doit susciter encore bien des inquiétudes chez des élu.es dans leur commune respective. Quelle « publicité » sera donnée au prochain PLUi ? Quelle capacité de pouvoir encore agir sur son écriture ? Et surtout quel(s) moyen(s) d’en modifier certains paramètres ? Ces questions sont incontournables pour peu que l’on se soucie de « l’avis de la population en matière d’urbanisme » .

Le tout sur fond de prochaines échéances électorales…

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Pour contacter l’ADEPAH86 : (adepah86@laposte.net)

ADEPAH86