Valoriser des déchets, produire une énergie renouvelable, diminuer l’utilisation d’engrais de synthèse, améliorer le revenu des agriculteurs… Voilà toutes les promesses de la méthanisation…
Mais alors que la filière prend son essor en France, des voix de scientifiques, de riverains ou encore d’agriculteurs s’élèvent pour pointer les dérives d’une méthanisation menée à allure forcée.
Au-delà des potentielles nuisances locales, liées au transport, aux mauvaises odeurs, aux risques de pollution ou d’explosion, l’autre écueil à éviter est l’accaparement des terres au profit de cultures à vocation énergétique et à la spéculation foncière pour produire de l’énergie au détriment de l’alimentation.
Nous allons perdre en souveraineté alimentaire pour gagner quelle souveraineté énergétique ? On va sacrifier les sols pour ramener un petit peu d’énergie. Quel réel bilan carbone ?
Ce que font les agriculteurs industriels de nos campagnes, de nos paysages ont des conséquences sur notre environnement et notre santé.
A Migné-Auxances, l’unité de méthanisation d’un coût de 8 Millions d’€ a été mise en fonctionnement début mai, suite au fauchage de dizaines d’hectares de seigle et de l’apport de lisier de porcheries.
Combien de kilomètres ont été parcourus pour alimenter « la bête » ?
Combien d’hectares de céréales pour rendre l’investissement rentable ?
Pour cela la population a dû supporter, pendant plus de 15 jours sans interruption, une noria de camions et de tracteurs du matin jusqu’au milieu de la nuit.
Sur le terrain, les oppositions se multiplient, il y a une défiance grandissante de la population.
A ce jour 281 accidents de méthaniseurs ont été comptabilisés en France.
F.