M. Le député,
Que de chemin avez-vous parcouru depuis votre adhésion à « La république en marche » en 2017 lors de l’avènement de celui qui allait devenir le petit roi de France pendant de longues années…!
Vous avez connu le parti « Renaissance », puis « Ensemble pour la république » avant de prendre vos distances avec la macronie.
Vous avez rejoint quelques temps les « non inscrits », puis tenté « Place publique », avant de retourner au sein de votre parti d’origine, le « Parti socialiste » ; la boucle est bouclée.
Le groupe PS à l’Assemblée nationale compte désormais 68 ou 69 députés.
Vous avez déclaré récemment : « je ne me suis pas gauchisé, c’est « renaissance » qui s’est tourné à droite ». Pour une fois vous avez dit la vérité sans langue de bois ; nous n’en avions jamais douté !
Vers quel parti allez-vous vous orienter prochainement car le PS n’est pas forcément le meilleur choix pour vous. D’ailleurs vous avez eu tort de quitter la macronie, car votre camarade Lecornu aurait peut-être pu vous proposer un ministère pour quelques semaines !
A ce propos, nous vivons décidément une époque formidable au royaume de France, avec la nomination ratée d’un 1er ministre (le 7e depuis l’avènement de Macron) et d’un gouvernement mort-né.
Je vous avais fait part en 2018 de ma réserve sur la personnalité dudit Lecornu qui avait pris part à l’affaire de l’évacuation de la ZAD de Notre-Dame des Landes, lorsqu’il était secrétaire d’état auprès du ministre de la transition écologique.
Pour mémoire, cette évacuation avait été effectuée au moyen de l’intervention de 2 500 gendarmes mobiles armés jusqu’aux dents, d’hélicoptères et de blindés, sous le commandement d’un général d’armée – excusez-moi du peu !
A cette époque, vous m’aviez répondu que Lecornu, militant de droite depuis l’âge de 16 ans et filloniste convaincu, était un ministre de grande valeur et un homme politique conséquent.
Vos dires devaient être avérés puisque ce jeune-homme de droite, reconverti en macroniste fidèle, allait exercer des missions ministérielles pendant quasiment toute la durée de la macronie triomphante.
Nommé au poste de 1er ministre début septembre, il a mis plus de 3 semaines à choisir un gouvernement fantoche composés de 18 ministres d’opérette, dont 2/3 de recyclés, qui n’aura tenu que quelques heures puisque le lendemain de leur nomination le 1er ministre donnait sa démission qui entraînait la chute de son « gouvernement d’une nuit » ; étonnant non ?
Quelques jours plus tard, le petit roi de France renommait le même 1er ministre macroniste, le énième, alors que la macronie ne représente plus grand chose à l’Assemblée nationale et le bloc central guère plus d’1/3 du nombre total des députés (36,7 %).
Ce pauvre 1er ministre, que nous pouvons appeler désormais « Bis cornu », nous annonçait le 12 octobre en soirée la recomposition de son gouvernement : 34 ministres et ministres délégués, tous plus de droite les uns que les autres ; les recyclés connus depuis des années, usés jusqu’à la corde : Darmanin, Daty, Vautrin, De Montchalin, Berger, Haddad… ; les nouveaux, illustres inconnus rescapés de la macronie finissante des groupes Renaissance, Horizons ou Modem ou dissidents du groupe LR, sachant que tous ces groupes ont perdu toutes les dernières élections.
De plus, Lecornu a annoncé à qui voulait l’entendre, qu’il n’hésiterait pas à re-démissionner si on lui menait la vie dure, attitude indigne d’un politicien censé représenter l’exécutif à la tête de l’Etat ; vraiment, on peut dire qu’il fait pitié !
Lui qui est colonel de la réserve opérationnelle de la gendarmerie nationale aurait mieux fait de rejoindre à la hâte la gendarmerie mobile qu’il a l’air d’affectionner particulièrement…!
Décidément, on peut affirmer sans se méprendre, que le règne de Macron aura été constitué d’une suite d’événements et de crises invraisemblables dans le cadre d’une politique de droite ultra-libérale au service de la bourgeoisie et de la classe dominante, au détriment des classes populaires qui triment et qui trinquent dans une France fracturée, de plus en plus inégalitaire et qui se dirige à grands pas vers un régime de plus en plus autoritaire et injuste qui peut aboutir à l’image de nombre pays d’Europe et du monde, à un gouvernement néo-fasciste… !
Mi-octobre une grande partie des députés du parti socialiste auquel vous appartenez désormais, n’a pas voté la censure du gouvernement Biscornu. Cela veut dire que le 1er ministre aura sauvé sa peau grâce, entre autres, au PS qui n’en est pas à sa 1ère trahison… !
Les mois qui viennent s’annoncent particulièrement sombres et inquiétants. Ce gouvernement de « Grand guignol » qui ne représente qu’une minorité de françaises et de français de droite, de la macronie finissante à la vieille droite résiduelle, poursuivra sa pratique d’une gouvernance ultra-libérale qui détruit la France depuis des décennies sous l’œil attendri des partis de droite extrême et de l’extrême droite…
Dans les années qui viennent, nos « grands maîtres les actionnaires » vont continuer à se gaver et la pauvreté à progresser ; n’oublions pas qu’en 2025, 10,2 millions de citoyennes et de citoyens vivent en-dessous du seuil de pauvreté, soit 14,8 % de la population globale !!!
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J.P Bujeau


