Dans le bulletin n° 13 de Grand Poitiers, à la page 17, un groupement de quelques agriculteurs de Migné-Auxances et Cissé vantent la création d’une unité de méthanisation pour produire du biogaz afin d’alimenter notamment les bus de Grand Poitiers.
Il est d’ailleurs mentionné sur ces mêmes bus : « Nous roulons au gaz grâce à vos déchets ».
Une « démarche vertueuse » disent-ils, sauf que l’unité n’utilise pas que des déchets agricoles comme cela serait annoncé. Depuis la création de cette unité, ce sont des centaines d’hectares de cultures qui sont exclusivement dédiées à l’usine, essentiellement du seigle pour sa valeur énergétique.
Observez le paysage autour de Migné-Auxances, Cissé, Avanton, Neuville, paysage de monoculture (seigle ou maïs irrigué), paysage de désolation sans arbres, sans haies, sans biodiversité, tout cela pour alimenter la « bête » et faire du profit au détriment des cultures nourricières et du maraîchage.
La Confédération paysanne a récemment manifesté son mécontentement sur ces cultures industrielles consommatrices de surfaces agricoles contradictoires avec les programmes alimentaires territoriaux et demande un moratoire.
Il faut également signaler les dangers d’exploitation de ces « usines à gaz » : circulation de camions, risques d’incendie, d’explosions dues à l’inflammabilité du gaz, d’odeurs, de dégagements toxiques et de pollution des eaux.
Lors de la récolte des cultures dédiées, ce sont des dizaines d’énormes tracteurs avec remorques qui circulent 24 h sur 24 pendant 15 jours ; nuisances, détérioration des routes, dégagement de CO2.
Quant au résidu de la méthanisation appelé « digestat », un soi-disant « engrais vert » à épandre sur les champs, est-ce un engrais ou un poison ?
Ces résidus contiennent des métaux lourds, des antibiotiques et bactéries qui ne sont pas sans conséquences sur la qualité des sols et donc de la qualité de l’eau que nous buvons.
De nombreux accidents ont été signalés en France, 180 000 personnes de 49 communes de Bretagne ont été privées d’eau potable pendant 15 jours suite à une fuite de liquide polluant d’une unité de méthanisation.
Alors ! La démarche vertueuse et les bus qui roulent grâce à nos déchets : vérité ou mensonge ?
A titre personnel, j’ai tenté de porter mes déchets verts à l’unité de méthanisation, imaginez l’étonnement du gardien du site… qui a téléphoné à son patron et m’a répondu « ce n’est pas prévu ».
Déception également de ma part lorsque j’ai lu dans le dernier « 7 à Poitiers » que Madame La Maire de Poitiers, représentante des collectivités à la COP26, vante elle aussi les bus qui roulent au bio-gaz et qui dans le même article souhaite le développement alimentaire local 100% bio pour la restauration scolaire. N’y aurait-il pas contradiction ? Culture nourricière pour la population ou pour l’unité de méthanisation ?
FB