L’aménagement par la Communauté urbaine de Grand Poitiers de la piste cyclable allant « de La Richardière aux Bruères » sur la commune de Mignaloux-Beauvoir a commencé à la fin du mois de mai sans consultation préalable ni auprès des administrés, ni auprès des usagers ; Les deux conseils de quartier de la commune n’ont pas non plus été consultés. Aucune information précise, mis à part la durée des travaux, n’a été fournie par la municipalité à la population quant à la nature des travaux.

Nous étions loin de penser que cette voie rurale serait « goudronnée » ou plutôt bitumée à l’issue de la remise en forme de ce chemin communal relativement en bon état général.

Mi-juillet, un collectif d’habitants et d’usagers mieux informés ont pris connaissance du fait que cet itinéraire serait, dans sa phase finale, revêtu d’une couche de 5 cm « d’enrobé bitumineux » avec finition de grenaillage pour en modifier l’aspect et la couleur.

Considérant à juste titre qu’un reprofilage du chemin avec finition en matériau calcaire naturel compacté aurait suffit, un rassemblement de contestation a été organisé par un collectif citoyen sur le site le 23 juillet dernier en fin d’après-midi. Les 2 adjoints présents de la municipalité nous ont confirmé que le chemin blanc allait bien être bitumé…

Une demande d’audience urgente a été aussitôt adressée à la présidente de la Communauté urbaine et à la maire de Mignaloux, avec exigence de suspendre les travaux momentanément. Dans l’attente de la réponse, un groupe d’administrés, citoyens, usagers et agriculteurs, ont empêché à deux reprises le 24 juillet (matin & après-midi), le redémarrage des travaux.

A 18 h, le même jour, s’est tenue une entrevue de 2 représentants du collectif d’opposants avec la vice-présidente aux mobilités de Grand-Poitiers, maire de Fontaine-le-Comte (ancienne suppléante du député macroniste de la Vienne) et l’adjointe à la mobilité de la municipalité de Mignaloux. Les élus étaient assistés pour l’occasion de 3 « technocrates » (le DGA à la transition écologiste et 2 autres « experts ») qui ont défendu avec beaucoup de morgue les vertus de ce nouvel enrobé pour assurer le revêtement des voies vertes (conformément au document de l’étude de 30 pages intitulé : « Revêtement des voies vertes ; déjouer les idées reçues pour un choix éco-responsable »).

Après l’évocation du volet financier, il a été démontré qu’il n’y avait pas d’alternative à la mise en œuvre de ce nouvel enrobé « écologique » bien plus intéressant que le traditionnel matériau calcaire naturel compacté.

La supériorité numérique des représentants des collectivités (GPCU et Commune), 5 contre 2 représentants seulement du collectif, a été accentuée par le discours condescendant et culpabilisant de la vice-présidente de GPCU en ce qui concerne « l’entrave à la réalisation des travaux et la diffusion par les membres du collectif d’un mauvais argumentaire » ; ceci pouvant se traduire dès le lendemain par l’intervention de la Police nationale avec amende possible, voire une plainte pour « entrave au bon déroulement d’une action publique »… !!

Dès le lendemain de cette entrevue, le vendredi 25 au matin, les membres du collectif présents sur place ont quitté pacifiquement le lieu du chantier peu de temps après l’arrivée des ouvriers et des techniciens de l’entreprise qui ont fait preuve, sur ces 2 interventions, d’une courtoisie remarquable.

Quelques membres du collectif sont restés sur place pour constater le début de la mise en œuvre du fameux enrobé et le défilé des camions de 18 tonnes d’enrobé à chaud dont le nombre n’a pas été communiqué mais qui peut être estimé à plusieurs dizaines sur l’ensemble de la piste.

Comme l’évènement ne pouvait sans doute pas se terminer sans l’intervention de la Police nationale, au retour, nous nous sommes fait arrêter, un camarade et moi-même, par 2 policiers pour un contrôle d’identité ; ceci à 500 m du chantier interdit et à 100 de notre domicile…!!!

En attendant la fin des travaux, on peut se préparer à admirer un joli ruban d’enrobé bitumineux traversant les champs de la « Ville à la campagne » sur une distance de près de 3 km !!

Il nous reste un goût amer, nous avons l’impression d’avoir perdu « la lutte du pot de terre contre le pot de fer » .

A part cela tout va bien dans l’indifférence quasi générale ; on bétonne la ville, on bitume la campagne !

Enfin, on peut légitimement se poser une question qui me semble importante, à savoir : quelle est la nature de cette majorité du Conseil communautaire de GPCU qui a pu voter la mise en œuvre du Plan Vélo et de son application sur le terrain pour le moins contestable ?… Il s’agit de la coalition improbable composée des écologistes, des communistes, DVG et de certains représentants des différents partis de droite (macronistes, LR, DVD…) ; Etonnant non ? !!

Nous espérons que les usagers seront nombreux à pratiquer cet itinéraire, sinon on pourra toujours utiliser cet ouvrage pour organiser des « courses de caisses à savon » !!

En tout état de cause, il faudra impérativement revoir les modalités d’information et de participation des administrés à la vie communale et communautaire.

En attendant on pourra dire que la Communauté Rurbaine et la Commune de Mignaloux bitument les chemins sous la surveillance de la police nationale !

Rendormez-vous villageois, il fait toujours bon « vivre ensemble » dans la « Ville à la campagne » …!

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JPB

JPB

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