L’opération proposée par Valéco consiste à « associer » sur un même site l’élevage de 10 à 20 bovins de race à viande sur une superficie en herbe de 22ha et la production d’électricité photovoltaïque par la mise en place de panneaux solaires sur tout ou partie du domaine d’une superficie globale de 34 ha environ.
Le projet agricole d’élevage de 20 bovins maximum sur pâturage tournant de 20 ha, en culture bio, peut paraître assez rationnel et ne semblerait pas causer de nuisances importantes, contrairement à ce que beaucoup de participants à la réunion redoutent.
En effet, les déjections de 20 bovins sur une telle superficie en herbe (moins de 1 animal par ha) causerait sans doute moins de pollution que les gros véhicules SUV et 4×4 des pratiquants du golf de l’autre côté de la route nationale… !!!
Vraisemblablement les gens, qui ne connaissent pas l’élevage bovin extensif de plein air, n’ont sans doute pas trop de soucis à se faire ni sur les nuisances ni sur la valeur de leur patrimoine immobilier.
La production agricole générée par cet élevage de taille, somme toute modeste, devrait être conforme à celle réalisée sur une exploitation bio classique.
Par contre, le profit réalisé par les propriétaires bailleurs des terres, au moyen d’un bail emphytéotique de 30 ans, devrait être assez considérable, sans commune mesure avec le montant d’un fermage classique ; ce qui pourrait aggraver ainsi les difficultés d’accès des jeunes agriculteurs à la terre…
Par ailleurs, une question importante se pose : a-t-on l’assurance, qu’en cas de cessation de l’activité agricole, la production industrielle serait arrêtée, que le site serait désaffecté et les terres remises dans l’état initial ? …
Pour ce qui concerne le 2ème volet du projet, le plus important et le plus redoutable, il convient d’être beaucoup plus circonspect.
En effet, la société privée, filiale d’une compagnie multinationale d’origine allemande avec capitaux français, après avoir investi dans les équipements, réaliserait des profits colossaux en revendant l’énergie sur le marché international, moyennant des prix exorbitants, qui contribuerait à maintenir des tarifs difficilement supportables par les consommateurs modestes.
Dans notre économie ultra-libérale, l’objectif principal reste avant tout de rémunérer grassement les actionnaires et les dirigeants des sociétés capitalistes qui ne se privent pas, au passage, de frauder le Fisc et de placer leur argent dans les paradis fiscaux.
Pendant ce temps-là, les citoyens des classes populaires qui triment et qui trinquent, continueront de galérer pour s’éclairer et se chauffer…
En résumé, ce projet qui associe agriculture et production d’énergie renouvelable pourrait être vertueux si le système de production était nationalisé et que l’Etat produisait l’électricité à des prix raisonnables sans rémunérer à un haut niveau les actionnaires parasites.
En tout état de cause, le gouvernement français soutient et promeut ce type de modèle économique pour produire de l’électricité en favorisant les projets privés qui ne vont pas manquer comme toujours d’enrichir les classes dominantes au détriment des classes populaires.
Des décrets ministériels sont d’ailleurs en cours d’élaboration dans les ministères, notamment sous la responsabilité des ministres Fesnau et Pannier Runachier.
Ce type de projet risque de se généraliser sur tout le territoire national en provoquant des oppositions de groupes de citoyens dans les communes d’implantation qui craignent pour leur environnement, leur sécurité ou tout simplement leurs intérêts personnels…
Souvenez-vous du refus il y a plus de 30 ans du projet de construction de la prison de Poitiers à Mignaloux qui a finalement été réalisé à Vivonne…
Ceci étant, le projet devra être suivi avec la plus grande attention et d’autres réunions devront sans doute être organisées. L’enquête publique devrait permettre aux administrés de s’exprimer en, soi-disant, toute indépendance, mais rappelons-nous que nous sommes en France et dans le département du très puissant préfet Girier (ancien directeur de campagne de Macron) à qui appartient la décision finale… !
A bon entendeur…
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Jean-Pierre BUJEAU
