… au changement de notre climat » . C’était samedi 18 novembre à Ligugé avec une première conférence-débat organisée par l’association « BIEN » (« BIodiversité et ENvironnement à Ligugé ») avec Jérôme Labanowski, chargé de recherches au CNRS au laboratoire IC2MP de Poitiers. Cette intervention a été suivie d’une présentation sur le positionnement du conseil départemental de la Vienne sur l’eau par Joëlle Peltier, conseillère départementale de la majorité et ancienne maire de Ligugé.
Tous nos remerciements à Nicole G. pour sa prise de note et ses photos.
La présentation de cette conférence débat a été faite par Joël Barrault, ancien directeur de recherche du CNRS. Une trentaine de personnes étaient présentes.
La conférence a débuté par une présentation de la qualité de l’eau face au dérèglement climatique.
En résumé :
La répartition de l’eau douce est très inégale dans le monde. En général, c’est l’agriculture qui utilise le plus cette eau. L’eau douce va devenir de plus en plus rare surtout dans l’hémisphère sud. Il y aura entre 30 et 40% d’eau souterraine en moins d’ici 2050 dans le monde entier. Le fait qu’il y aura moins d’eau, il y aura moins de dilution des pollutions dans les rivières donc les polluants vont être de plus en plus concentrés. Plus la température de l’air sera élevée, plus celle de l’eau le sera, ce qui va entrainer un manque d’oxygène dans l’eau et provoquer la mort progressive des poissons. Ces polluants vont se transformer en d’autres polluants différents et augmenter le nombre de bactéries. Ces dernières ayant des conditions plus propices à leur reproduction seront donc plus nombreuses et beaucoup plus actives. Des espèces invasives vont apparaître. La baisse d’oxygène va remobiliser la pollution et pourra donner des lacs verdâtres.
Le fait qu’il va faire plus chaud, on va boire plus, donc surexploiter les ressources en eau. Il faut savoir que le traitement de l’eau se fait de différentes manières :
– 42% est juste filtrée avec du sable
– 1/3 avec un traitement physique et chimique
– 31% avec un traitement complet (presque comme un « dessalement » de l’eau de mer) ce qui engendre un coût très important.
De plus, les réseaux d’acheminement de l’eau sont assez anciens. Les coûts de renouvellement vont être très importants et il faudra aussi chlorer encore plus l’eau.
Présentation par Joëlle Peltier, conseillère départementale et partie prenante d’une « commission » sur l’eau dans la Vienne
Celle-ci nous explique ce qui a été mis en place par le département :
- Mise en place d’un schéma départemental de l’eau, c’est une stratégie sur 10 ans : avec l’apport régulier de données sur l’eau dans le département et actions sur les zones humides avec financement à l’appui.
- le financement d’assainissements collectifs et non-collectifs, la restauration de cours d’eau et le travail sur des espaces naturels afin de retenir l’eau.
Débat avec les questions du public :
La questions des bassines a été posée ; Mme Peltier a bien fait remarquer que le département était d’accord pour le financement de ces bassines ;
Après une discussion claire avec l’intervention de Serge Rivet, qui a siégé longtemps dans différentes instances sur l’eau dans le département a bien signifié que c’était notre modèle d’agriculture qu’il fallait absolument changer. Joël Barraut, ancien directeur de recherche au CNRS qui présentait l’après-midi a expliqué qu’à Sainte-Soline, il n’y avait pas d’eau, du moins pas suffisamment pour cultiver du maïs, destiné en plus à l’exportation et qu’on pouvait laisser le peu d’eau qu’il y a aux maraîchers du coin pour nourrir la population locale.
D’autres interventions du public ont été très riches d’informations sur le problème crucial que pose la mise en place de ces bassines.