Voici le texte lu par la section de la LDH de Poitiers ce samedi 6 septembre 2025 :
Le temps n’est pas à regarder ailleurs quand la vie d’un peuple est en jeu. Pour la Palestine : nous nous révoltons ! La LDH appelle au respect des droits fondamentaux du peuple palestinien et à l’application sans réserve du droit international. Nous sommes face à un crime humanitaire en cours, celui d’effacement du peuple palestinien, de son aspiration légitime à exister comme peuple souverain jouissant de droits garantis, du droit d’avoir des droits, au fondement même de l’égalité entre les peuples.
Ce crime est en œuvre avec la destruction presque complète de Gaza et la croissance illimitée de la colonisation de la Cisjordanie ! Face à cette politique criminelle d’effacement du peuple palestinien nous exprimons notre indignation et notre révolte.
Le peuple palestinien ne peut, ne doit pas être sacrifié sur l’autel de la force sans limite exercée par les autorités politiques d’Israël. Il faut tout de suite mettre fin à la politique génocidaire et colonialiste de Netanyahou et de son gouvernement. Nous demandons à l’Union européenne de surmonter les réticences d’États membres pour faire respecter le droit international comme elle l’a fait tout récemment en soutenant l’Ukraine face à un Donald Trump prêt à s’aligner sur la Russie.
Aujourd’hui 24 % des exportations israéliennes et 31 % de ses importations s’effectuent dans le cadre de ses échanges avec l’Europe. C’est donc un vrai levier pour peser, même s’il ne sera pas suffisant à lui seul. Nous réclamons la suspension de l’accord d’association entre Israël et l‘Union Européenne au motif incontestable qu’Israël ne remplit pas les obligations de l’article 2 qui stipule que, pour en bénéficier, il doit respecter « les droits de l’Homme et des principes démocratiques ».
Nous demandons la suspension de toute livraison d’armes, tant par la France que par l’UE. C’est une obligation qui s’impose en application du traité sur le commerce des armes et à tous les membres de l’ONU après les décisions de la Cour Internationale de Justice. Il est insupportable d’entendre Netanyahou ou encore le chef de la diplomatie américaine assimiler la défense des droits des Palestiniennes et Palestiniens à de l’antisémitisme.
La LDH dénonce tous ces amalgames, comme ceux qui assimilent les personnes de confession juive à la politique criminelle d’Israël. La protection des peuples ne souffre aucune exception. Aucune souveraineté d’Israël sur Gaza n’est reconnue par la communauté internationale, comme sur aucun des territoires occupés. Aussi, par tous les moyens dont ils disposent, les États doivent imposer le passage d’une aide alimentaire et médicale massive ainsi que le retour de l’Unwra pour organiser les secours dans un cadre conforme au droit international, donc, en toute sécurité pour les populations secourues.
Nous rendons un hommage appuyé à toutes celles et ceux qui tentent d’aider la population de Gaza ou de témoigner au péril de leur vie.Partout dans le monde, les initiatives se multiplient pour dénoncer les crimes commis contre les Palestiniennes et Palestiniens et exiger la fin de la guerre et la protection du peuple palestinien. Parmi elles, les flottilles pour apporter une aide humanitaire à Gaza sont particulièrement importantes puisque la communauté internationale n’a toujours pas imposé à Israël de faire cesser la famine qu’il organise.
En Israël, les manifestations se multiplient tandis que des organisations de la société civile et des objectrices et objecteurs de conscience combattent, dans un climat de répression accrue, la politique mortifère de leur État. Ailleurs, des organisations ou des regroupements de personnes se réclamant de la judéité dénoncent les actes du gouvernement israélien et s’en désolidarisent « en tant que juifs et juives ». Non, le temps n’est pas à regarder ailleurs quand la vie d’un peuple est en jeu.
Révoltons-nous !
En complément, nous vous proposons la lecture de mesures qu’il revenait aux Etats signataires de la résolution de l’ONU de septembre 2024 de prendre immédiatement. Il revient toujours à l’Etat français de prendre des mesures visant les acteurs français responsables d’agissements illicites, ces acteurs pouvant être des citoyens, des entreprises, des acteurs institutionnels, publics ou privés, dont les collectivités locales. Il s’agit, en particulier, par des actes réglementaires :
– d’enjoindre aux acteurs économiques, financiers, d’empêcher toute activité et investissement, toute relations économique ou commerciale avec Israël, qui seraient de nature à renforcer sa présence illicite dans le territoire palestinien occupé ;
– d’interdire l’importation de tout produit issus des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée ;
– d’interdire toute exportation d’armes ou de matériels connexes en direction d’Israël ;
– d’enjoindre aux colons franco-israéliens de quitter leur résidence dans les colonies ;
– de prendre des mesures contre les militaires franco-israéliens qui interviennent dans le territoire palestinien occupé.
La section de la LDH de Poitiers
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