La semaine dernière le député macroniste de la Vienne Sacha Houlié a organisé à l’Îlot Tison à Poitiers un bilan de 8 ans de mandat. Il s’agissait pour lui surtout de s’entourer d’un aréopage socialiste de Poitiers et d’une partie des macronistes du coin pour expliquer pourquoi il a rejoint « Place Publique » de Raphaël Glucksmann.

Petit retour en arrière pour comprendre.

En 2006 lors des mobilisations contre le CPE, le jeune lycéen S. Houlié est un strausskahnien, du nom du leader socialiste Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI) et futur Président de la France d’après tous les sondages. C’est un homme de la droite ultra-libéral du Parti Socialiste dont la carrière politique s’arrêtera brutalement quand il est enfin arrêté aux États-Unis pour un énième cas de harcèlement sexuel. Le premier cheval de la jeune carrière de S. Houlié lui fait faux-bond. Mais aussi première conviction de notre héros : l’ultra-libéralisme.

En 2017, dès les prémisses de la possibilité de la candidature du jeune Emmanuel Macron, Sacha Houlié sent le vent médiatique et financier tourner vers ce ministre de F. Hollande pour les élections présidentielles de l’année. Il fait alors parti du cercle étroit des tout premiers soutiens du futur Président en prenant la tête des « jeunes avec Macron ». Élu député dans la foulée, président de la Commission des lois à l’Assemblée, son avenir s’annonce ministrable. Deuxième cheval enfourché.

Patatras : Macron dissout l’Assemblée en 2024 et le pays devient ingérable en l’absence d’une quelconque majorité. Le député macroniste saute du cheval Macron et se positionne comme extérieur au macronisme, partisan de la « social-démocratie » et cherche un troisième cheval.

Ça tombe bien, la gôche anti-LFI (en fait favorable à la continuité du système), lui tend la perche lors des législatives de 2024 en présentant sur sa circonscription un candidat du PS qui va diviser er affaiblir l’électorat de la candidate LFI-NFP, Valérie Soumaille. Ce même candidat PS appellera bien sûr au deuxième tour à voter Houlié et sauve la mise de notre macroniste menacé d’une défaite assurée.

S. Houlié ronge son frein quelques mois solitaires quand, à la faveur des élections européennes, apparaît un troisième cheval, Raphaël Glucksmann de « Place publique » soutenu par tout le PS. Celui-ci redonne des couleurs à la « social-démocratie » sauce François Hollande, celle de la préservation du système en place dans tous ses aspects économiques.

La semaine dernière à l’Îlot Tison à Poitiers, ce fut une cérémonie d’intronisation du macroniste auprès de la bande à l’ancien maire socialiste anti-NFP, A. Claeys, pour dessiner les contours de « Place publique » local. Mais il serait oisif de chercher qui de la poule macroniste ou de l’œuf socialiste poitevin fut le premier.

Il manque une deuxième conviction à notre discours, une conviction partagée par le PS local. La voici. Résumons-là ainsi : un autre Macron est possible !

Tristes sires.

P.C.

Rédaction

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