Les 2 actions lancées par l’association chauvinoise « Actif Conscience Citoyenne pour 2021 » veulent répondre, à l’échelle d’une petite commune, aux urgences de notre temps : le besoin de renouvellement démocratique et la nécessaire fabrique de résilience locale. Elles s’inscrivent tout naturellement dans la suite du projet chauVIEgny-demain 2020-2030, projet qui avait tenté, à l’occasion de l’élection municipale, de mettre ces sujets essentiels dans un débat public local qui les a toujours ignorés et continue de le faire.

Premier projet (chronologiquement) : « Jard’un pour l’autre » (voir affiche en tête d’article). Il a vocation à faire se rencontrer des jardiniers sans jardin et des jardins sans jardinier. Pour diverses raisons, des parcelles ou terrains privés ne sont plus cultivés. Parallèlement, de nombreux habitants sont privés de la possibilité de produire eux-mêmes une partie de leur alimentation. Nous sommes certains qu’il y a là matière à créer des liens et à joindre l’utile à l’agréable.

Historiquement, les collectivités territoriales avaient pour prérogative d’assurer la sécurité alimentaire de la population. Le secteur a été entièrement délégué, de façon informelle, au privé. Tout se passe aujourd’hui comme si l’alimentation n’avait pas d’utilité à être encadrée par les pouvoirs publics locaux. Durant les 2 guerres mondiales, en Grande-Bretagne et aux États-Unis, on encourageait très fortement les habitants à cultiver des jardins (entre autres dans des espaces publics et des parcs de résidences privées), afin d’augmenter une autonomie alimentaire alors mise à mal.

Il nous semble important de revenir à cette recherche d’autonomie alimentaire qui représente, à nos yeux, un premier pas pour chacun-e vers davantage d’autonomie dans d’autres domaines. Ça représente aussi une réponse à une précarisation accrue, qui affecte évidemment la capacité à satisfaire ses besoins essentiels : se nourrir correctement en est un.

Ce projet de collectif de jardins fait aussi écho à d’autres préoccupations : 1) en France, on estime que l’équivalent d’un département est artificialisé tous les 8 à 10 ans et 2) le foncier cultivé est concentré dans les mains d’une poignée d’agriculteurs.

« Jard’un pour l’autre » est le tout premier échelon d’une démarche qui vise à impliquer la population locale dans la production de notre alimentation, et à aborder tous les sujets évoqués ici.

Et puis, à court terme, nul besoin de détailler les bénéfices du jardinage : bien-être, détente, amélioration de la santé (physique et psychique), aide à l’estime de soi, rencontres et échanges. Et pour ce qui est de l’espace végétal et cultivé, sa multiplication dans une ville permet de faire face aux vagues de chaleur en créant des îlots de fraîcheur.

Second projet, « Nous le maire » (voir affiche ci-dessous) est un jeu de rôles qui offrira aux participant-es, le temps d’un après-midi, l’expérience d’un conseil municipal et d’une gestion communale dans lesquels les habitants (non-élus) sont partie prenante à plusieurs niveaux. Le casting : élu-es de la majorité et de la minorité, habitant-es membres des commissions, jury citoyen, simples spectateurs du conseil municipal, et même journaliste…. sera l’œuvre du tirage au sort. Y compris pour celle ou celui qui, le temps de ce jeu de rôles, endossera l’écharpe de l’éphémaire !

Nous considérons que le politique, c’est l’habitant, quel qu’il soit, et que le boulot des élus, c’est de permettre aux habitants de passer d’une pensée individuelle à une pensée collective. Ce qui n’est le cas ni à l’échelle de l’État, ni à notre petite échelle communale, puisque le roitelet de ces lieux emploie plus facilement le « je » que le « nous ». Plutôt que se plaindre de ce qu’il n’a plus (les dotations qui diminuent sans cesse, les compétences communales qui sont déviées vers l’interco….), notre-très-petite-majesté ne devrait-elle pas plutôt se tourner vers celles et ceux qui, comme lui, sont co-responsables du lieu où ils vivent, de son dynamisme et de son devenir ? C’est dans la repolitisation des habitant-es et dans la réappropriation des communs que se situent les vraies marges de manœuvre. Dans un contexte de délitement de l’État, les communes pourraient fortement contribuer à sa reconstitution sur des bases plus fédérales.

Je terminerai en reprenant les mots écrits sur une de mes pancartes de manif : « Leur monde est hors-sol. Il faut qu’on sème. Il faut qu’on s’aime ». Face à l’individualisme, à l’hypertrophie des egos et au repli sur soi, je suis convaincue qu’on n’a pas le choix, tout est là : semer, aux premier et second degré, semer des graines pour nous alimenter et des graines d’entraide, d’autonomie…. et d’amour.

Ps 1 : tous les détails techniques et les moyens de nous joindre figurent sur les affiches ci-jointes.

Ps2 : sans y prêter attention, j’ai réussi le challenge, dans cet article, de ne pas parler du seul sujet qui semble intéresser les gens depuis plus d’un an. Yes !! On peut donc le faire !!

Pour l’association Actif Conscience Citoyenne,

Marie Mai

le 22 février 2021

Rédaction

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