Vidéo de soutien aux 3 de Melle (79), convoqués au Rectorat de Poitiers aujourd’hui mardi 2 juin dans le cadre d’une enquête administrative, suite à leur mobilisation contre les E3C du bac Blanquer

Avec des personnalités comme Érice Coquerel; Olivier Besancenot, Nathalie Arthaud, Benjamin Amar, Laurence De Cock, Mathilde Larrère, Véronique Decker, Mickaël Wamen…


Aujourd’hui mardi 2 juin, Aladin Lévêque, Cécile Proust et Sylvie Contini, enseignant·e·s au lycée Joseph Desfontaines de Melle (Deux-Sèvres), sont convoqué·e·s pour « l’entretien final » de l’enquête administrative les visant, avec désormais une quatrième collègue. Cette enquête à charge est menée depuis le 14 mai par le Rectorat de Poitiers, alors qu’il aurait bien d’autres urgences en plein déconfinement ! Nos trois collègues de Melle avaient été suspendu·e·s en mars pour 4 mois à titre conservatoire, suite à leur mobilisation contre les épreuves du bac Blanquer, les fameuses E3C.


Alors que plus de 30 000 copies d’E3C manquent encore à l’appel depuis mars, des menaces disciplinaires pèsent contre des personnels de l’Éducation d’au moins 12 académies, comme à Clermont-Ferrand, Cahors, Bordeaux, Montauban, Carcassonne, Strasbourg, Dole, Paris… sans compter les gardes à vue, convocations judiciaires et poursuites pénales contre des élèves et des personnels.


☞ Lien de la vidéo Facebook à partager massivement

Les intersyndicales départementales Éducation (CGT Éduc’action 79, FNEC FP-FO 79, FSU 79, SUD Éducation 79) et interprofessionnelles (CGT 79, FO 79, FSU 79, Solidaires 79) demandent « que soient annulées les procédures disciplinaires à l’encontre des trois professeur.e.s du lycée de Melle » :


Un communiqué commun des Coordination nationale de l’Éducation – Stylos Rouges – Coordination Lycéenne Nationale – Facs et Labos en lutte – Université Ouverte appelle « à la mobilisation la plus large » pour exiger « que soit levée la suspension des 3 de Melle, qu’aucune procédure, disciplinaire ou pénale, ne soit lancée après le 2 juin, et qu’aucune sanction, officielle ou déguisée, ne soit prise contre nos collègues Aladin, Cécile et Sylvie. »

Un article éclairant de Politis a été récemment publié sur la situation à Melle, sans compter les très nombreux articles de la presse quotidienne régionale (disponibles dans la pétition plus bas) :


Récemment à Dole (Jura), le rectorat de Besançon avait déjà dû lever sa suspension de 4 mois à l’encontre de Noël Bucher, notre collègue lui aussi mobilisé contre les E3C ! Alors mobilisons-nous face à une administration qui n’avait pas hésité à Melle à enfermer les élèves dans les salles, après les avoir fait entrer sous surveillance policière dans un lycée vidé de ses enseignant·e·s !

Pour soutenir vous aussi les 3 de Melle, plusieurs possibilités :


Signer et faire signer individuellement la pétition de soutien aux 3 de Melle.


Signer collectivement la pétition de soutien (au nom d’assemblées générales, syndicats ou sections syndicales, collectifs, associations, organisations…) :


Adopter des motions de soutien dans vos AG, heures syndicales, conseils des maîtres, syndicats, associations… Une motion-type est à disposition dans le « kit de soutien » aux 3 de Melle :


Participer toute la journée à la campagne de photos avec des pancartes de soutien (avec ou sans votre visage), avec les hashtags #SoutienAux3deMelle et #SoisProfEtTaisToi. Deux exemplaires de pancarte ici et sont déjà disponibles :

Se filmer comme dans la vidéo ci-dessus, en disant par exemple « Sois prof et tais-toi : soutien aux 3 de Melle ! », puis partager sa vidéo de soutien avec les hashtags #SoutienAux3deMelle et #SoisProfEtTaisToi.


Partager la vidéo de soutien et diffuser la campagne sur vos réseaux sociaux avec les hashtags #SoutienAux3deMelle et #SoisProfEtTaisToi.

☞ En particulier sur Twitter, ne pas hésiter à mentionner le rectorat de Poitiers, Jean-Michel Blanquer et le Ministère de l’Éducation nationale : @acpoitiers @jmblanquer @education_gouv

Pour soutenir les 3 de Melle convoqués aujourd’hui par le rectorat de Poitiers, n’hésitez pas à diffuser le plus largement possible ces informations dans vos écoles ou établissements, AG, syndicats, collectifs, associations, etc.

Soutien aux 3 de Melle !

Le comité de soutien aux 3 de Melle appelle à la mobilisation la plus large contre la répression

Communiqué commun

Lundi 1er juin 2020

Coordination nationale de l’Éducation – Les Stylos Rouges – Coordination Lycéenne Nationale – Facs et Labos en lutte – Université Ouverte

Ce vendredi 29 mai a pris fin l’enquête administrative lancée le 14 mai contre des enseignants du lycée Joseph Desfontaines de Melle (Deux-Sèvres), Aladin Lévêque, Cécile Proust et Sylvie Contini. Ils avaient été suspendus en mars pour quatre mois à titre conservatoire, suite aux mobilisations de janvier et février contre les épreuves du bac Blanquer, les fameuses E3C. Ce mardi 2 juin, alors que les lycées doivent rouvrir leurs portes, les 3 de Melle sont de nouveau convoqués, avec désormais une quatrième collègue.

Pourquoi une telle urgence à réprimer en plein déconfinement, alors que le rectorat de Poitiers est confronté à plusieurs contaminations de personnels dans son académie ? Pourquoi une telle débauche de temps, de moyens et d’énergie ? Parce que la répression, après l’indifférence et le mépris, devient la réponse ministérielle à plus d’un an et demi d’opposition aux réformes Blanquer. 

Motions, pétitions, tribunes, rassemblements, piquets de grève, manifestations, occupations, grève des surveillances et des corrections du Bac… Toutes les formes de mobilisation des personnels, des élèves et des parents ont été balayées d’un revers de main. Pour Jean-Michel Blanquer, il était inacceptable que les personnels contestent ses réformes. Ils ne devaient être que ses sujets, exécutant sa politique.

Début 2020, la colère gronde sur tout le territoire face aux E3C, symboles de ce bac inégalitaire, de cette réforme menée au pas de charge. Mais les épreuves doivent se tenir coûte que coûte. Pour faire passer les épreuves de force, certains lycées, comme à Melle, sont vidés de leurs enseignants, leurs élèves enfermés dans les salles, et les forces de l’ordre appelées par l’administration jusque dans les établissements. 

Alors que plus de 30 000 copies d’E3C manquent encore à l’appel en France, des menaces disciplinaires pèsent contre des collègues d’au moins 12 académies, comme à Clermont-Ferrand, Cahors, Bordeaux, Montauban, Carcassonne, Strasbourg, Dole, Paris… sans compter les poursuites pénales, gardes à vue et convocations judiciaires contre des élèves et des personnels.

Dans son dispositif répressif, l’administration est à la fois juge, enquêtrice et accusatrice. Sans preuve de fautes professionnelles, elle s’appuie sur des rapports à charge et des procès d’intention, et fait passer des fonctionnaires indignés pour des fonctionnaires indignes de leur fonction. 

Tel est le nouveau management dans l’Éducation nationale : sois prof et tais-toi.

Mais cette criminalisation du mouvement social n’est pas circonscrite à l’Éducation. La répression s’abat contre celles et ceux, dans tous les secteurs, qui relèvent la tête face aux attaques anti-sociales : à la SNCF, à la RATP, à l’hôpital public, à la Poste, dans les entreprises qui licencient, à l’université, et dans bien d’autres secteurs jusqu’à l’inspection du travail. 

À Melle, l’enquête administrative est arrivée à son terme. Le rectorat ne doit pas avoir les mains libres pour aller au bout de sa volonté de sanctionner ! Si l’administration se lançait officiellement dans une procédure disciplinaire, seule la mobilisation la plus large pourrait faire reculer le rectorat de Poitiers, puisque même ses propres procédures ne l’engagent pas à suivre les conclusions d’une éventuelle CAPA. Récemment à Dole, face à l’ampleur de la mobilisation, le rectorat de Besançon avait déjà levé la suspension de 4 mois à l’encontre de notre collègue Noël Bucher.

Nous ne tolèrerons aucune sanction pour s’être mobilisés, qu’elle soit officielle ou  déguisée ! L’affaire du collège République de Bobigny, où deux collègues avaient été mutées « dans l’intérêt du service », était un coup de semonce ; le combat continue face à cette première affaire du ministère Blanquer de répression syndicale déguisée. 

Aujourd’hui, mobilisons-nous largement pour que soit levée la suspension des 3 de Melle. Mobilisons-nous pour qu’aucune procédure, disciplinaire ou pénale, ne soit lancée après le 2 juin. Mobilisons-nous pour qu’aucune sanction, officielle ou déguisée, ne soit prise contre nos collègues Aladin, Cécile et Sylvie.

Pour les enseignants de Melle et d’ailleurs, nous ne nous tairons pas.


Remerciements militants aux participants à la vidéo de soutien aux 3 de Melle :

  • Éric Coquerel, député France Insoumis
  • Laurence de Cock, enseignante, historienne
  • Olivier Besancenot, porte-parole du NPA
  • Sabine Rubin, députée France Insoumis
  • Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte Ouvrière
  • Jean-Pierre Mercier, porte-parole de Lutte, délégué syndical CGT PSA
  • Maël Bernard, commissaire paritaire SNES-FSU 86
  • Sophie Favriou, secrétaire SNES-FSU 79
  • David Annonier, représentant SNES-FSU 79
  • Delphine Druet, co-secrétaire SUD Éducation 79
  • Sandra Verdeil-Firon, co-secrétaire CGT Éduc’action 86
  • Frédéric Campguilhem, secrétaire académique CGT Éduc’action Clermont-Ferrand, poursuivi suite à sa mobilisation contre les E3C
  • Elsa Faucillon, députée PCF
  • Mathilde Panot, députée France Insoumis
  • Mohamed Boujemaoui, Stylos Rouges 93
  • Johan Faerber, enseignant
  • William alias Monsieur le Prof, enseignant, auteur du roman « Le Hussard noir »
  • Mathilde Larrère, historienne
  • Frédéric Grimaud, enseignant, Institut de Recherche de la FSU
  • Olivier Terriot, syndicaliste CGT RATP
  • Raphaël, élu lycéen UNL au CNVL, dont le zéro aux E3C avait été annulé par le ministère suite à la mobilisation
  • Olivier Sillam, enseignant, SNES-FSU, interpellé violemment et placé en garde à vue suite à une manifestation syndicale le 9 mai 2019 à Nice
  • Willy Pelletier, sociologue, fondation Copernic
  • Benjamin Amar, porte-parole CGT 94, enseignant en lycée professionnel
  • Véronique Decker, ancienne directrice d’école, militante pédagogique, auteure de « Pour une école publique émancipatrice »
  • Éric Bezou, syndicaliste cheminot SUD Rail, menacé de licenciement pour s’être agenouillé devant des cadres de la SNCF en signe de protestation
  • Ahmed Berrahal, syndicaliste CGT RATP, menacé de révocation et convoqué ce 10 juin en conseil de discipline
  • Gaël Quirante, syndicaliste SUD Poste 92, poursuivi pour faits de grève, convoqué au TGI de Paris ce 11 juin
  • Mickaël Wamen, CGT ex-Goodyear, l’un des « 8 de Goodyear », condamné à 12 mois de prison avec sursis pour faits de grève
  • Victor Mendez, syndicaliste étudiant, condamné à de la prison avec sursis pour avoir participé à une AG lors du mouvement contre Parcoursup, convoqué ce 29 juin au TGI de Nanterre
  • Anasse Kazib, syndicaliste cheminot SUD Rail
  • Louis Boyard, ancien président de l’UNL
  • Jean-François Chazerans, enseignant muté d’office en 2015 pour avoir exercé sa liberté pédagogique
  • Oscar, enseignant réprimé en 2015 pour faits de grève à Colombes. La mobilisation avait fait annuler sa procédure disciplinaire.
  • Cyrille, enseignant au collège République de Bobigny, sanctionné par l’administration
  • Sabine, enseignante au collège République de Bobigny jusqu’en juillet 2019, mutée « dans l’intérêt du service »
  • Noël Bucher, enseignant à Dole (Jura), sa suspension suite à la grève des E3C a été levée grâce à la mobilisation.

Rédaction

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