Le 17 octobre, nous avons commémoré la mémoire de plus de 400 Algériens assassinés froidement et jetés dans la Seine par la police française, sous les ordres de l’ancien préfet pétainiste de Bordeaux Maurice Papon— celui-là même qui fit déporter les Juifs de cette ville vers Auschwitz.
Parmi les victimes, Fatima Beddar, 15 ans, cartable sur le dos, symbolise à jamais l’innocence brisée de cette tragédie.
Le 27 octobre, nous avons également rendu hommage à Bouna Traoré (15 ans) et Zyed Benna (17 ans), morts électrocutés dans un transformateur EDF à Clichy-sous-Bois, après une course-poursuite avec la police. Vingt ans déjà, et la douleur reste intacte.
Et aujourd’hui encore, la liste s’allonge.
Anis, l’enfant des Courronnerie, a été tué dans la force de l’âge.
Le 31 octobre, sur la place Coimbra, après avoir fêté Halloween avec ses amis, il s’est simplement arrêté pour manger un sandwich.
Un homme seul est arrivé et a tiré. Anis, grièvement blessé, est mort à l’hôpital.
Anis n’était ni un délinquant, ni un drogué, mais un jeune lycéen, sportif, issu d’une famille respectée.
Pourtant, le ministre de l’Intérieur de l’époque, Bruno Retailleau, a osé transformer ce drame en fable mensongère : celle d’un prétendu règlement de comptes entre bandes rivales de plusieurs centaines de personnes.
Une manière de détourner la réalité et d’alimenter les clichés sur nos quartiers.
Nous disons haut et fort : stop à la violence, stop à la drogue, stop à l’abandon qui gangrènent nos vies et mettent nos enfants en danger.
Les habitants de nos quartiers vivent la vraie insécurité, celle de l’injustice, de l’indifférence et du mépris.
Nous appelons à joindre à l’appel de la famille et des amis pour un rassemblement dans le silence, le recueillement et la dignité, pour rendre hommage à Anis :
Vendredi 31 octobre à 16h30, place Coimbra, dans le quartier des Couronneries. ✊🏽 Parce que nos mémoires sont liées, parce que nos vies comptent.
Collectif Citoyen de la Vienne et Assemblée des Quartiers


