La presse locale (La Nouvelle République du 2 avril, page 4) se fait l’écho, dans la rubrique « Faits divers » , d’une affaire qui s’est déroulée dans les environs de Poitiers. A la lecture des faits, on peut s’interroger sur l’opportunité de les classer dans une telle rubrique.
En effet, il s’agit d’un « banal » contrôle routier qui met en scène un chauffeur ukrainien au volant d’une camionnette immatriculée en Pologne, véhicule déjà contrôlé il y a peu dans les Hautes-Alpes : les faits présentés sont sidérants. Ce chauffeur exploité par ce qu’on appelle aujourd’hui, un « patron peu scrupuleux » travaillait dans les pires conditions que l’on puisse imaginer : aucun respect des temps de conduite et de repos, nuits passées dans le camion, pas d’hygiène, pas de contrat de travail, payé généreusement 50 euros par mois plus 10 paquets de cigarettes…
Officiellement, le camion était immobilisé en raison de toutes ces atteintes aux droits élémentaires des salarié.es mais il roulait quand même…
Alors, plutôt qu’un classement dans les « Faits divers », suggérons à La Nouvelle République, l’ouverture d’une rubrique « Délinquance patronale » ou « Libre exercice des Règles du marché » , cela correspondrait plus à la réalité.
Une toute dernière chose : on apprend en fin d’article que les motards qui ont contrôlé ce chauffeur ukrainien reparti chez lui… « se sont cotisés pour qu’il puisse au moins s’acheter de quoi manger ».
D. Leblanc