La nouvelle république du 30 août titrait « Vienne : les universités revendiquent plus d’autonomie » en reprenant les revendications de l’association France Universités : https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/vienne-les-universites-revendiquent-plus-d-autonomie
Non, les universités ne revendiquent pas plus d’autonomie, elles revendiquent davantage de moyens et moins de coupes budgétaires, elles revendiquent des créations de postes en nombre suffisant pour assurer un service public de qualité, elles revendiquent davantage de temps pour la recherche comme pour l’enseignement, elles revendiquent du respect pour les personnels et les usagers. Ce sont les président·es d’universités qui revendiquent plus de pouvoir. En devenant « France Universités », leur association entretient la confusion entre les intérêts des établissements et ceux de leurs président·es, mais son activité principale reste bien du lobbying pour accroître le pouvoir de décision des chefs d’établissement. Ce pour quoi elles et ils ne sont mandaté·es en rien par leurs personnels.
Pourtant, il serait bien temps de faire le bilan de la prétendue autonomie des universités : absence de règles, avènement de l’arbitraire et remise en cause des statuts, mise en concurrence entre établissements (dans la région l’université de La Rochelle ouvre des formations à Niort https://formations.univ-larochelle.fr/master-informatique-architecte-donnees-niort)… Autant de conséquences de cette autonomie que les président·es, de plus en plus hors sol et coupé·es de la réalité des personnels, veulent pourtant pousser encore plus loin en écho au discours d’Emmanuel Macron daté du 7 décembre 2023.
Les président·es seraient bien inspiré·es de se préoccuper davantage de la situation de leurs personnels, tant BIATSS – dont une large partie est déconsidérée, notamment par de faibles salaires prenant bien trop peu en compte leurs compétences – qu’enseignant, dont le statut spécifique est directement menacé par « l’acte II » de l’autonomie, et enseignant-chercheur, comme les maîtres·ses de conférences dont les perspectives de carrières sont minces, le taux de promotion divisé par deux en 4 ans et qui sont les grand·es perdant·es des politiques indemnitaires (C3)…
À l’inverse, le Snesup, le Snep et le Snasub, comme tous les syndicats de la FSU, défendent le maintien des statuts nationaux actuels qui est une garantie afin de pouvoir accomplir nos missions d’enseignement et de recherche et pour un service public d’enseignement supérieur et de recherche de qualité.
C’est pour défendre cette vision du service public, basée sur l’écoute et la prise en compte des intérêts des personnes au plus près des réalités – tant les personnels que les usagers et usagères – que le Snesup-FSU déposera des listes aux élections des conseils centraux.
Le Snesup-FSU de Poitiers