Alors que le budget général et de la sécurité sociale sont en discussion à l’Assemblée nationale, la Confédération paysanne manifeste aujourd’hui sur l’esplanade des Invalides pour porter ses revendications sur les droits sociaux des paysannes et paysans. La Préfecture a interdit notre manifestation sur la place du Palais Bourbon, aux abords de l’Assemblée nationale, pour échanger en direct avec les parlementaires, nous empêchant de mener notre plaidoyer dans de bonnes conditions et d’exercer notre droit syndical et notre liberté de manifester.
Nos revendications suivantes ont été portées aux parlementaires :
– Limitation des exonérations fiscales et sociales qui accélèrent l’industrialisation de l’agriculture, au détriment de la protection sociale des paysan·nes.
– Revalorisation immédiate des petites retraites agricoles, en relevant les minimas de pensions et les plafonds y donnant accès. Les retraité·es agricoles perçoivent 300 euros de moins, en moyenne, que les retraité·es français·es.
– Nous demandons aussi le maintien et l’amélioration du système de retraites par points actuel avec ses mécanismes de solidarité interne. Nous refusons le système dit des « 25 meilleures années » tel que proposé.
– Droit au remplacement face aux aléas de la vie : accident, maladie, formation, congé maternité/paternité… Cela passe par l’extension du crédit d’impôt remplacement à l’ensemble des paysan·nes et des productions.
– Renforcer la prévention en matière de santé, mettre en place un véritable arrêt de travail, améliorer la prise en charge et l’indemnisation des maladies professionnelles.
– Lever les entraves dans l’accès au RSA pour les paysan·nes lors de l’installation ou en difficulté économique (aléas climatiques et sanitaires, concurrence déloyale d’importations à bas prix) avec une harmonisation des critères et l’exemption de l’obligation d’heures d’activités.
– Renforcer les moyens humains de la MSA pour garantir un accès effectif aux droits et prévenir les accidents du travail : médecins conseils, conseillers retraites, assistantes sociales, aide au répit…
Ces revendications sont tout l’inverse des cadeaux fiscaux demandés par la FNSEA qui favorisent surinvestissement, endettement et évasion sociale. L’assiette des cotisations sociales ne doit plus peser uniquement sur les revenus du travail, mais aussi sur les dividendes et revenus du capital. Le financement de la protection sociale passe aussi en premier lieu par la garantie structurelle d’un revenu digne, grâce à des prix minimum garantis et rémunérateurs couvrant le coût de production, la rémunération du travail ET la protection sociale. C’est le sens de notre combat syndical pour le revenu paysan, et le fondement des colères paysannes actuelles.