Fuites et fissures à la centrale nucléaire de Civaux : Faut-il craindre le pire ?
A la suite de la réunion publique de la CLI à Savigny Lévescault du mardi 8 novembre 2022 le groupe local EELV de la Vienne tient à préciser que sur les 4 problèmes graves évoqués, EDF n’a apporté aucune réponse satisfaisante, malgré les trois heures d’échanges : fissures, fuites, plan d’évacuation, refroidissement régulier ou d’urgence des réacteurs.
En conséquence le Groupe local EELV de Poitiers et Sud Vienne pense que l’avenir d’un fonctionnement normal et « sans contrainte » de la centrale nucléaire de Civaux n’apparaît pas assuré et fait craindre le pire pour les populations. Aussi nous demandons à l’État un moratoire plutôt que de recommencer les mêmes erreurs en redémarrant les deux réacteurs dans la précipitation !
Le problème de fissures sur le circuit primaire dans et près des soudures des coudes de jonction avec les circuits RIS (Réseau d’injection de sécurité qui permet de remplir le circuit primaire du réacteur en cas de fuite d’eau radioactive), entraîne des faiblesses et des risques de rupture des conduits que reconnaît EDF. Mais il reconstruit ces tubes inox de 30cm de diamètre à l’identique sans même connaître précisément les causes de ses fissures.
La fuite d’eau radioactive lors de l’essai de mise en pression du circuit primaire a dû être stoppée à seulement 190 bars sous une température de 90° au lieu des 212 bars, valeur exigée par l’ASN pour valider le test. Près de 400m³ d’eau contaminée se sont répandus dans le sas du bas du réacteur pendant 10 jours où l’intervention humaine n’était pas possible pour fermer la vanne incriminée, à cause du taux de radiation. EDF a dû former son personnel en urgence pour intervenir avec un robot. Qu’en serait-il si cette fuite était intervenue avec le réacteur chargé en combustible et avec la température de fonctionnement normal de 320° ?
Le test d’évacuation des personnes en cas d’accident majeur, réalisé sur la commune de Valdivienne le 8 juin 2020 avec les écoles nous semble peu convaincant. Quelles véritables mesures seront prises par les autorités en cas d’accident réel ? Quels services d’urgence seront disponibles sachant que les hôpitaux de la Vienne sont déjà saturés avec ces services souvent fermés le WE comme à Montmorillon ?
Comment sera assuré le refroidissement de la centrale dans les prochaines années quand on sait que le lac de Vassivière, près de Limoges, censé fournir toute l’eau de refroidissement à la centrale, via notre rivière Vienne, est descendu sous le niveau d’alerte le 25 octobre 2018 ? Année qui n’était pourtant pas la pire en termes de sécheresse. De plus, le déficit de pluviométrie de ses dernières décennies entraîne aussi une baisse du débit naturel de la Vienne. Peut-on tolérer d’aller puiser dans les nappes phréatiques comme veut le faire EDF pour refroidir les réacteurs même si c’est seulement en cas d’arrêt forcé et prolongé ?
Trop de questions sans réponses et des solutions techniques ambiguës nous font craindre le pire pour les populations. EDF doit prendre le temps de résoudre durablement tous ces problèmes.