Une réaction courroucée de C. Fraysse et J. Arfeuillères face aux méthodes de Sa Majesté Le Maire A. Claeys
« Nous sommes présents, comme élus d’Osons, dans la cellule de veille de Poitiers. Et nous nous sentons, ce matin, sinon trahis, du moins inquiets sur le sens de notre participation au processus démocratique de la gestion de la crise liée au COVID 19.
Nous avons depuis le début, en toute loyauté, contribué avec nos réseaux, notre réflexion, nos propositions à l’effort collectif local pour répondre aux mieux aux besoins de la population durant cette période exceptionnelle.
Nous avons milité également pour que cette réponse soit collective, d’autant plus forte qu’elle serait construite dans un véritable débat : en période de crise, la question démocratique se pose avec d’autant plus d’acuité que les problèmes exigent des solutions audacieuses, comprises, consenties, partagées. L’intelligence collective révèle de façon évidente s’il en était besoin, sa supériorité par rapport aux décisions d’un seul. Et c’est pourquoi nous avons insisté pour que le conseil municipal se tienne pour le vote des subventions aux associations et des fonds COVID 21 alors qu’une ordonnance permet au maire de fonctionner par arrêté. Et c’est pourquoi nous avons demandé à participer à la cellule de veille dès que nous appris son existence. Nous avons obtenu gain de cause, tant mieux !
Mais ce que nous avons demandé, ce n’est pas de faire beau en vitrine !
Et ce matin, à deux jours du conseil municipal, nous sommes en droit de nous interroger. Après une réunion de la cellule de veille essentiellement consacrée à la réponse à apporter aux besoins en masques « grand public » hier et concluant à la mise en place d’une plate-forme visant à mettre en regard la demande et l’offre, réponse relayée ce matin par la presse, nous voilà conviés à la dernière minute à une annonce exceptionnelle du maire en présence de toute la presse, tous médias confondus : « Poitiers va acheter pour 500 000 ou 600 000 euros de masques, de quoi distribuer à chacun des habitants de Poitiers.
Nous ne remettons pas en cause la pertinence de la décision mais ce que nous pouvons dire, c’est qu’elle n’a pas été discutée, qu’elle arrive comme un coup de théâtre, un peu comme si ce qui était recherché devait être mis en scène.
Surenchère par rapport au département qui a déclaré son intention de fournir chaque habitant de la Vienne ?
Peut-être. En tout cas, ce qui peut interroger, c’est la valeur des débats auxquels nous participons chaque jour : voilà une décision qui engage plus d’un demi-million, prise par surprise, à l’encontre de la dernière discussion.
Cela présage-t-il de la manière dont nous allons construire le débat démocratique du monde d’après ?
Poitiers, le 21 avril 2020″