Près de 2 ans après l’apparition de la pandémie du COVID, l’université de Poitiers bascule de nouveau en enseignement avec jauge ce qui veut dire enseignement dégradé (à distance, en co-modal) faute de moyens.
Cette décision a été prise sans qu’aucune circulaire ministérielle ne l’exige et sans qu’il y ait eu vote ni au CHSCT ni à la CFVU sur ce point précis. Elle est la conséquence directe du manque d’anticipation et de moyens spécifiques permettant d’assurer les cours en présentiel, dans de bonnes conditions pédagogiques et sanitaires.
La situation de crise s’inscrit dans la durée, semestre après semestre, et personne ne peut dire quand elle cessera. Elle mérite donc un cadrage institutionnel et des mesures de fond accompagnées de moyens spécifiques – mesures que le Snesup demande depuis 18 mois maintenant – pour garantir les bonnes conditions d’étude des étudiant·es et de travail des personnels.
La nouvelle mise en œuvre de l’enseignement dégradé est le résultat d’un sous-investissement chronique dont les conséquences s’amplifient depuis les deux années que dure cette crise. Aussi, le Snesup-FSU dénonce en particulier l’absence de politique permettant d’assurer la qualité de l’air dans les salles d’enseignement : capteurs CO2, purificateurs d’air, travaux permettant une aération correcte des locaux – tout cela aurait dû être anticipé depuis des mois.
Le Snesup-FSU rappelle par ailleurs la nécessité de faciliter la vaccination et de généraliser la distribution de masques “FFP2” et d’auto-tests aux personnels et aux étudiant·es, sans que ces mesures ne soient suspendues aux possibilités budgétaires des établissements.
L’absence de ces investissements démontre, mois après mois, que le choix a été fait de considérer le passage à l’enseignement dégradé comme étant la seule solution à la crise sanitaire au mépris des étudiant·es et des enseignant·es, de leurs conditions d’études ou de travail. Le retour à cette modalité d’enseignement renforce l’isolement des étudiant·es (voir aussi https://www.lanouvellerepublique.fr/poitiers/poitiers-le-service-de-sante-universitaire-fait-face-au-malaise-etudiant ) et dénature le travail des enseignant·es. Les expériences passées sont déjà comptables d’un certain nombre de décrochages : abandon avant diplôme,
non soutenance de thèse, projets de recherches retardés…
Le Snesup-FSU demande à la présidence de l’université d’initier immédiatement une politique volontariste sur la qualité de l’air à court et long terme et d’anticiper les crises sanitaires à venir en privilégiant la prévention à la réaction dans l’urgence.
Le Snesup-FSU dénonce une fois de plus avec force le désengagement de l’État et l’aggravation année après année de la situation de l’ESR. Il demande un plan d’urgence pour les universités publiques.
Le Snesup-FSU appelle les enseignant·es et d’enseignant·es-chercheur·ses de l’Université de Poitiers à se mettre en grève jeudi 13 janvier prochain et à rejoindre les cortèges de l’éducation nationale qui réclament plus de moyens pour les services publics d’éducation, d’enseignement supérieur et de recherche.