Communiqué de Poitiers Palestine :
Le 24 février dernier, le Ministre de l’intérieur, Darmanin, publie l’annonce suivante : « A la demande du Président de la République, je vais demander la dissolution du collectif « Palestine vivra » et du « Comité Action Palestine » pour appel à la haine, à la violence et à la discrimination et provocation à des actes terroristes. »
Notre Comité Poitiers Palestine :
– condamne cette attaque à la liberté d’association ;
– apporte son soutien aux deux associations visées par la décision de dissolution ;
– réaffirme que la lutte de libération palestinienne est une cause dont la justesse a été maintes fois affirmée par le Droit international et le Droit humanitaire ;
– refuse tout amalgame entre antisionisme, condamnation d’une politique, et antisémitisme, hostilité systématique envers les juifs.
Le même jour, lors du dîner du CRIF, le Président Macron, par la voix du Premier ministre Casteix, a joué le bon élève défendant avec conviction tous les thèmes sur lesquels le CRIF fait pression :
– l’adoption par la France de la définition de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de la Shoah qui, dans les exemples qu’elle en donne, assimile la critique de la politique israélienne à de l’antisémitisme ;
– la mise en place des « formations » pour les professeurs, les forces de sécurité, les magistrats pour « débusquer » les déviants ;
– la mise en place d’une commission sur « Les Lumières à l’ère numérique » pour traquer la haine sur les réseaux sociaux ;
– l’affirmation de son inquiétude sur « la résolution sur Jérusalem des Nations Unies qui continue d’écarter, à dessein et contre toute évidence, la terminologie juive de “Mont du Temple” » et sa réaffirmation de « Jérusalem, capitale éternelle du peuple juif » (on notera là le mépris du Président Macron à l’égard des Nations, unies dans l’ONU) ;
– la dénonciation de l’emploi du mot « apartheid » pour qualifier la politique israélienne à l’égard des Palestiniens ;
– la priorité mise à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme et la volonté d’inscrire cette lutte dans tous les projets d’établissements du supérieur ;
– l’adoption de la loi sur l’irresponsabilité pénale suite à la déclaration d’irresponsabilité pénale de l’assassin de Sarah Halimi ;
– la lutte contre le séparatisme islamiste.
Les voix du CRIF dans les élections sont de plus en plus cher payées et la démocratie n’en sort pas grandie.
Le Président Macron abandonne toute position indépendante pour complaire aux soutiens d’Israël en France, comme il abandonne toute position indépendante vis-à-vis des Etats-Unis dans la crise ukrainienne, quitte à faire payer à la population française le prix de ces alignements.
Ne pas réagir aujourd’hui à ces actes de censure, c’est se condamner demain à être tous réduits au silence.
Non vraiment il n’est ni soutenable, ni supportable, ni acceptable, de soutenir Israël.
Poitiers le 1er mars 2022