Le journal anarchiste-communiste du Poitou, La Grand’ Goule 11 vient de sortir, à retrouver en version complète en manif et – entre autres – à Poitiers chez les buralistes du « le Khédive » et « le Pont Joubert »
Le sommaire :
- Edito : Contre les bassines et les centrales nucléaires, un même combat
- Civaux : 25 ans de fissures en mensonges, d’alertes en bricolages
- Le réchauffement climatique conçu comme moyen de remettre le nucléaire en selle
- Bassines ? Bah, non !
- Des bus gratuits dans le Grand Poitiers et au-delà !
- Mal des transports II
- Brèves
- Brève histoire de l’enfermement des mineurs (suite)
- La colonie agricole pour mineurs de Mettray (Indre-et-Loire)
- Nos bases politiques
L’édito : Contre les bassines et les centrales nucléaires, un même combat
De retour de la bataille de Sainte- Soline le 29 octobre dernier, nous pensions que le risque était faible de passer des gaz lacrymogènes aux effluves radioactifs ! Pensez, cela faisait plus d’un an que la centrale de Civaux était arrêtée suite aux fissures constatées. Hélas ! nous avions oublié que, pendant que nous manifestions, un test d’étanchéité du circuit se préparait. Et malheureusement ce test s’est une nouvelle fois mal passé en provoquant une fuite radioactive conséquente. 50 petits kilomètres seulement séparent à vol d’oiseau la bassine qu’« ils » veulent à tout prix construire de la centrale qu’« ils » veulent à tout prix faire fonctionner.
Impossible de ne pas y voir une incitation à unir les deux luttes, celle contre les bassines, celle contre le nucléaire. Car l’ennemi est le même : une forme d’organisation sociale basée sur le profit, l’accumulation et l’expansion, et par conséquent la destruction – cela s’appelle le capitalisme. Une lutte commune contre leur monde, celui des inégalités, de l’exploitation des humains.
Le nucléaire, c’est d’abord l’arme atomique dont quelques grandes puissances se sont dotée pour maintenir leur main de fer sur le monde, même s’il leur faut pour cela batailler entre elles. Les mégabassines sont l’illustration suprême d’un modèle agricole basé sur la monoculture imposée par les mêmes grandes puissances pour asseoir leur pouvoir sur le même monde en détruisant, au nord comme au sud, une polyculture vivrière contrôlée par les paysans, et beaucoup plus apte à nourrir la planète que les lois du marché, qui ne font que gaver financièrement les plus riches et organisent un gaspillage à tous les étages. Le nucléaire, c’est aussi une « monoculture » qui rapporte beaucoup aux groupes qui en sont les promoteurs et qui coûte beaucoup aux populations à qui elle est imposée.
Les bassines, c’est une privatisation de l’eau alors qu’on nous dit que nous allons en manquer. Le nucléaire, c’est une énorme quantité d’eau gaspillée pour refroidir un moteur qui, de toutes les façons, nous pétera à la gueule un jour ou l’autre, stérilisant pour des centaines d’années des zones entières devenues inhabitables. Les bassines, ce sont des cultures qui, à terme, stériliseront la terre elles aussi pour des centaines d’années en rendant encore plus problématique la suffisance alimentaire…
Pourquoi nucléocrates et productivistes ne feraient-ils pas bassines communes ? En enfouissant certains déchets nucléaires sous les bassines et en en plongeant d’autres au fond pour résoudre le trop-plein des « piscines » de la Hague… Bingo !
En attendant, pas de lutte contre les mégabassines sans lutte pour la fermeture sans délai des centrales nucléaires ! Cela n’aurait aucun sens d’obtenir que les bassines ne soient pas construites et d’accepter que les centrales ne ferment qu’en 2050 !