Chauvigny, le 10/09/2023
En choisissant la commune de la Roche Posay, station thermale bien connue pour recevoir les journées parlementaires du MODEM, la Confédération Paysanne de la Vienne y voit un signe fort pour que la question de l’eau et de l’agriculture de notre territoire soit au centre des débats. La présence de Madame Borne, qui connaît bien notre département, du ministre de la transition écologique Monsieur Béchu et du ministre de l’agriculture Monsieur Fesneau sont l’occasion inespérée d’un travail de fond sur le dossier de l’eau et du modèle agricole le plus à même de la protéger.
Comme nous avons pu le faire pendant le convoi de l’eau, un passage sur la commune voisine Coussay les Bois permettrait de rencontrer les élus et la population, très inquiets pour leur eau potable, suite au développement d’une production industrielle de 1 200 taurillons.
Plus au Nord du département, la rencontre avec notre syndicat d’eau potable, qui a de plus en plus de difficulté à gérer l’alimentation en eau des populations à cause de pollution chimique d’origine agricole, serait de bonne augure. La surexploitation des nappes est elle aussi responsable de la concentration de ces pollutions.
La Confédération Paysanne a toujours combattu les projets de bassines, depuis plus de 20 ans, en considérant que ces artifices n’étaient pas la réponse adaptée à l’amélioration de la ressource en eau pour l’agriculture, compte tenu de l’évolution climatique. Aujourd’hui, de nombreux scientifiques viennent amender nos propos. Une politique publique qui organise l’accaparement de l’eau par quelques uns, au détriment de l’ensemble des paysans est pour nous inadmissible.
Compte tenu de la tension actuelle sur le sujet des méga bassines, notre demande de moratoire, à propos de nouvelles constructions, nous semble complètement légitime et semble partagé par les élus du comité de bassin de l’agence de l’eau. Le gouvernement a choisi de répondre par le bruit des pelleteuses en démarrant le chantier de Priaires dans les Deux Sèvres.
Pour la Vienne, monsieur le préfet nous donne des leçons de démocratie par voie de presse. Pourtant :
– Des militants, des syndicalistes sont dans les tribunaux pour avoir osé manifesté et exprimer leurs désaccords.
– La signature à la préfecture d’un protocole visant à continuer le projet des bassines, qui vont bénéficier à moins d’une centaine d’irrigants, s’est faite contre l’avis de la chambre d’agriculture, dirigée par des syndicalistes démocratiquement élus.
– Pour finir, le refus de valider complètement l’étude scientifique HMUC (Hydrologie Milieu Usage Climat) nous semble ne pas respecter l’intérêt général et la loi sur l’eau. La volonté des services de l’état d’y opposer une étude socio-économique plus que discutable ne résoudra pas les problèmes de ressource en eau du territoire. Une politique publique sur l’eau financée par l’ensemble des usagés doit être au service de la sécurisation de l’eau potable aussi bien en quantité qu’en qualité. Elle doit aussi permettre une juste répartition des volumes d eau d’irrigation entre agriculteurs.
La Confédération Paysanne reste toujours ouverte au dialogue et nous resterons force de propositions pour construire un modèle d’agriculture paysanne qui permet à chaque paysanne et paysan de vivre de son travail tout en faisant face aux changements climatiques.
Courriel : confederationpaysanne86@gmail.com