Nous venons d’apprendre avec surprise que les deux réacteurs de Civaux sont à l’arrêt simultanément, au moins jusqu’à la fin de l’année 2021.
Sur le réacteur n°1 la visite décennale, commencée le 21 août et qui durera 7 mois, a permis de détecter des microfissures dans des soudures du primaire, et plus précisément dans le circuit de refroidissement de secours en cas d’accident. Sous l’effet des très hautes températures et pressions qui règnent dans le circuit primaire, les fissures risquent se propager et provoquer une brèche. Dans ce cas, le cœur va manquer d’eau et, par défaut de refroidissement, une fusion de l’uranium peut se produire, comme à Tchernobyl…
EDF doit donc procéder à des inspections à titre préventif sur d’autres réacteurs, dont le réacteur n°2 de Civaux, le premier concerné. Il a été arrêté le 19 novembre. L’inspection est programmée jusqu’à fin décembre, mais sa durée dépendra des travaux qu’elle exigera. Or le réacteur 2 de Civaux a déjà été arrêté pour visite partielle et rechargement du 30 janvier au mois d’août 2021, soit à peu près 5 mois de fonctionnement cette année.
Quand on sait qu’un jour d’arrêt de production d’un réacteur coûte 1 Million d’ Euros à EDF en manque à gagner, on imagine que le problème présent est pris très au sérieux.
De plus, la Covid multiplie par trois la durée des visites d’entretien. Tout cela démontre que le nucléaire est une énergie intermittente, comme toutes les autres.
Malgré toutes les précautions qui sont prises, le risque d’accident majeur d’un réacteur nucléaire ne sera jamais nul, et les conséquences, quant à elles, sont très difficiles à évaluer.
Le nucléaire est-il vraiment une énergie d’avenir ? C’est le moment de se poser sérieusement la question.
Les associations membres de la CLI (Commission Locale d’Information)
ACEVE, UFC 86, GSIEN 86.