Le meurtre du jeune Nahel à 17 ans a choqué et ému des millions de nos concitoyen.nes. Nous exprimons tout notre soutien aux proches et à la famille de Nahel dont le prénom vient allonger la trop longue liste des citoyens tués par la police.
Le cadre légal instauré depuis 2017 par le gouvernement Cazeneuve sous pression des syndicats policiers, facilitant le recours à l’emploi des armes, a eu de très graves conséquences. A l’époque, le groupe communiste était bien seul à voter contre ce texte à l’Assemblée Nationale.
Si la justice doit faire son travail pour apprécier les responsabilités individuelles dans ce drame, un large débat doit s’ouvrir pour lever le voile sur les consignes, les conditions de travail, d’encadrement, de formation des agent.es de police. Les violences policières doivent être éradiquées et l’IGPN doit être remplacée par une autorité indépendante rattachée au défenseur des droits. La police de proximité supprimée par Sarkozy doit être rétablie, les Brigades Anti-Criminalités dissoutes, la doctrine de maintien de l’ordre doit être complètement revue et une lutte acharnée contre le racisme et les discriminations doit être menée dans le corps policier.
Les expressions de colère à l’œuvre ces derniers jours découlent évidemment de décennies de politiques de relégation et de ségrégation envers des pans entiers du territoire national, ne laissant pas de perspectives de vie digne pour bon nombre de jeunes et leurs familles.
Aussi, nous exigeons que les moyens nécessaires soient mobilisés dans le cadre de politiques globales ambitieuses de développement des services publics (écoles, bureaux de poste, guichets d’accueil pour les services de première nécessité, accès aux soins, à la culture, aux sports…) sur l’ensemble du territoire et contextuellement dans les quartiers populaires.
Ceci appelle donc à rompre avec les logiques portées par le gouvernement : austérité pour les bien communs, gavage d’argent public pour le CAC40 et les grands patrons, répression contre la population. Si la colère est légitime et totalement compréhensible, elle doit trouver une autre issue que celle de la destruction de nos quartiers. C’est en ce sens que nous appelons à participer au rassemblement de ce jour à 20h devant la préfecture de la Vienne. Transformons les colères en conquêtes collectives pour un nouveau pacte Républicain, social et démocratique.
PCF 86