On entend beaucoup parler ces derniers jours des événements du week-end à Sainte-Soline. J’étais présente pour ces journées de mobilisation aux côtés de mes collègues députés, sénateurs, euro-députés et élus locaux pour refuser l’accaparement de l’eau par quelques-uns.
Ce samedi de manifestation a donné lieu à des violences que je condamne avec fermeté. Notre démocratie ne sort pas grandie de ces événements, bien au contraire. Les 25 000 manifestant·es, en majorité pacifistes, demandent depuis longtemps déjà qu’un véritable dialogue soit engagé pour un juste partage de l’eau entre tous les usages. C’était l’objet de ce week-end, festif et engagé, rassemblant des citoyens de tous horizons ainsi que des militants des luttes pour l’eau venus des quatre coins du globe.
La violence a été exacerbée par la présence démesurée des forces de l’ordre sur place. Rappelons qu’en République, c’est bien le dépositaire de la violence légitime qui est, en premier lieu, responsable du niveau de violence engagé dans le maintien de l’ordre.
Avec sa stratégie du bras de fer, le gouvernement a envoyé des milliers d’hommes et de femmes pour défendre ce qui n’est aujourd’hui qu’un trou vide au milieu des champs ! Pour ce gouvernement, les symboles semblent avoir de l’importance au point de mettre des vies en danger.
Les événements de samedi devraient nous interroger sur notre démocratie. Ils devraient constituer un électrochoc pour engager le dialogue et la co-construction indispensables à une transition écologique juste. Malheureusement, loin de chercher l’apaisement, le gouvernement, par la voix de Gérald Darmanin notamment, jette de l’huile sur le feu avec une vision autoritaire du pouvoir. Ses mensonges se succèdent, son mépris est immense.
Ce qui se joue ici, ce n’est pas seulement un combat pour le partage et contre l’accaparement d’un commun, c’est aussi une question de confiance en nos institutions. Ces dernières devraient toujours être les garantes de l’intérêt général. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.
Mes pensées vont aux victimes, ainsi qu’à leurs proches. J’en appelle à la responsabilité du gouvernement pour apaiser la situation et créer les conditions d’un dialogue indispensable dans notre société.