PLACEMENT EN GARDE EN VUE DE MILITANT.E.S DU MCJF86
La section de Poitiers de la LDH s’indigne du placement en garde à vue de trois militant.e.s du Mouvement des Jeunes Communistes de la Vienne (MJCF86) après une action de collage dénonçant la situation à Gaza. Elle dénonce une répression disproportionnée de la liberté d’expression. Elle demande leur libération immédiate et l’abandon de toute poursuite à leur égard.
La section de Poitiers de la LDH apprend avec consternation le placement en garde à vue de trois militant.e.s du MJCF86 depuis la nuit de vendredi 24 mai. Ce placement en garde à vue résulte d’une action de collage du MJCF86. Ses militant.e.s souhaitaient alerter sur la situation catastrophique de Gaza, où 35000 personnes sont mortes depuis le 7 octobre 2023, et sur les multiples infractions à la convention sur le génocide par l’État israélien, relevées par la Cour Internationale de Justice dans ses ordonnances du 24 janvier et du 24 mai derniers, sur le parcours de la flamme olympique qui passait samedi 25 mai à Poitiers.
La procédure qui frappe aujourd’hui le MJCF86 parait à la section de Poitiers de la LDH aussi injustifiée qu’alarmante. Placer des militant.e.s en garde à vue plus de 20 heures pour des affiches ou des tags est totalement disproportionné. Déjà vue à Paris (Médiapart, « 21 heures de garde à vue pour des affiches pro-climat », édition du 17 mai 2024), cette volonté de « nettoyer la ville » pour le passage de la flamme olympique ne justifie pas tout. Ces gardes à vue témoignent d’une inacceptable volonté politique de répression et d’intimidation des acteurs du débat public notamment en raison de leur positionnement sur le conflit israélo-palestinien et plus largement à gauche.
Ce dévoiement du droit pénal à des fins d’intimidations et de répression de la liberté d’expression a déjà été dénoncé par nos instances nationales (Communiqué du 26 avril 2024 ; Résolution Générale du Congrès de Bordeaux du 18-20 mai 2024). Il a déjà donné lieu, sur le plan local, à la convocation judiciaire de la Présidente de Poitiers Palestine en mars dernier. Nous sommes déterminé.e.s à nous y opposer.
Par ailleurs, la section de Poitiers rappelle avec force que les personnes placées en garde à vue ont des droits. Les motifs du placement en garde à vue doivent leur être notifiés, elles doivent pouvoir prévenir un proche et leur employeur, et bénéficier de l’assistance d’un avocat.
La section de Poitiers de la LDH demande la libération immédiate des militant.e.s du MJCF86 placé.e.s en garde à vue depuis la nuit de vendredi et l’abandon d’éventuelles poursuites à leur encontre. Présente au rassemblement de soutien qui a lieu ce matin devant le commissariat de Poitiers, elle leur adresse son soutien, ainsi qu’au MJC86 et au PCF86.
Poitiers, le 26 mai 2024.
poitiers@ldh-france.org