Les mêmes qui défendaient le projet annulé de LGV entre Poitiers et Limoges, rouleraient donc désormais pour la construction d’une autoroute à péage entre les deux anciennes capitales régionales.

Mais l’axe Poitiers-Limoges n’a pas plus besoin d’une autoroute qu’il n’avait besoin d’une ligne LGV. Ce dont ont besoin le Sud-Vienne et le Nord-Limousin pour leur développement, ce sont des moyens de transport par fer et par route rénovés qui irriguent leurs territoires.

La proposition du Président de la région Nouvelle-Aquitaine, si elle voyait le jour, signerait la fin des espoirs des communes rurales de voir un jour leurs territoires désenclavés et revivre. Alors que déjà la loi NOTRe qui se met en place les ignorent et les sacrifient au seul profit des nouvelles Communautés urbaines, desquelles elles sont entièrement prisonnières de toute initiative pour leur propre développement.

Deux projets sont à même d’assurer un avenir pour le Sud-Vienne et le Nord-Limousin, se sont d’une part la réhabilitation et la modernisation de la ligne TER Poitiers-Limoges que certains voudraient abandonner, et d’autre part l’aménagement et la sécurisation de la RN147 en voie rapide. Deux projets que défendent les associations et les élus locaux, mieux à même de défendre les intérêts des populations rurales que le Président Girondin.

La construction d’une autoroute à péage entre Poitiers et Limoges non seulement serait une double peine pour les Limougeauds et les Poitevins, contraints de payer un péage sans espérer une quelconque retombée économique pour leurs communes rurales, mais il leur en coûterait aussi très cher en tant que contribuables, pour financer un partenariat public-privé dont on sait que le montage financier ne profite toujours qu’aux seules entreprises privées du BTP et à leurs actionnaires. Sans compter le coût environnemental d’un tel projet d’artificialisation de terres agricoles qu’auraient à supporter les riverains et les collectivités traversées.

Que le coauteur de ce nouveau projet d’autoroute avec le Président de région, soit le Président de la CCI de la Haute Vienne, par ailleurs patron d’une entreprise du BTP, nous renseigne également sur les motivations des promoteurs de ce nouveau grand projet, aussi inutile que couteux. Ne les laissons pas nous l’imposer.

Christian LANNEAU / 7 mai 2018

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