Poitiers, le 26 novembre 2024. Communiqué :

Mardi 26 novembre, au siège du crédit agricole de Poitiers, boulevard Salvador Allende, est organisée une journée sur “les valeurs partagées de l’agrivoltaïsme”. Les interventions auprès des exploitants agricoles inscrits, porteront sur les avantages et perspectives de l’agrivoltaïsme.

La Confédération Paysanne qui est opposée à l’agrivoltaïsme fera entendre sa voix devant le crédit agricole mardi matin.

Nous souhaitons alerter sur les dérives et les conséquences alarmantes de l’agri-photovoltaïsme sur l’avenir de notre agriculture paysanne et sur la préservation de nos terres agricoles. Derrière les promesses d’une transition énergétique verte, ce modèle intensif masque une réalité préoccupante : accaparement des terres, artificialisation des sols et déstructuration des paysages ruraux.

Il y a assez de surface déjà artificialisée et de toiture pour développer le photovoltaïque dont nous avons besoin, mais il est beaucoup plus facile et rentable pour les énergéticiens de convoiter nos terres agricoles.

L’agriculture est au cœur des défis alimentaires, climatiques et sociaux de demain. Or, l’installation massive de panneaux photovoltaïques sur des terres agricoles porte atteinte à cette vocation essentielle. Sous couvert de « cohabitation » entre agriculture et production d’énergie, l’agri-photovoltaïsme favorise une logique spéculative qui détourne les terres agricoles de leur usage premier : nourrir les populations.

De nouvelles politiques publiques de régulations des marchés et des prix sont indispensables pour améliorer le revenu Paysan qui fait défaut .

Nous voulons vivre de notre activité de production alimentaire et pas devenir des agents d’ entretien de parc agrobiologique porté par des grosses sociétés qui gagnerons beaucoup plus que nous dans l’affaire !

Les exploitations paysannes, déjà fragilisées par les crises économiques et climatiques, se voient menacées par une nouvelle pression foncière. Les investisseurs privés et les grands groupes énergétiques accaparent des hectares entiers, privant les jeunes agriculteurs de l’accès à la terre, essentiel pour maintenir une agriculture de proximité, diversifiée et respectueuse des écosystèmes. De plus, l’artificialisation des sols qu’entraîne l’installation de ces structures massives impacte lourdement la biodiversité et la capacité des sols à jouer leur rôle régulateur dans le cycle de l’eau et du carbone. Ces sols, recouverts de panneaux ou transformés en surfaces non cultivables, ne peuvent plus remplir leur fonction nourricière. La Confédération paysanne appelle à un moratoire sur les projets d’agri-photovoltaïsme et à une révision profonde des politiques énergétiques liées au photovoltaïque. Nous demandons que l’installation de panneaux solaires soit priorisée sur des surfaces déjà artificialisées, comme les toitures ou les parkings, plutôt que sur des terres agricoles. L’Agriculture Paysanne ne doit pas être sacrifiée sur l’autel d’une transition énergétique mal pensée. Il est urgent de repenser les modèles de production d’énergie pour qu’ils soient compatibles avec les enjeux agricoles, environnementaux et sociaux.

Rédaction

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