Au premier tour, en particulier sur les cantons poitevins, les candidat.es de la « Vienne en transition » ont cartonné ! Sans doute à la grande surprise de pas mal de monde. Après les élections municipales de juin 2020 qui avaient vu l’arrivée à la mairie de la liste « Poitiers Collectif » , ces élections locales avaient valeur de test. Et test il y a eu. D’abord avec la confirmation d’une abstention massive et en même temps différenciée (même de manière relative) selon les quartiers de la ville. De même que les élections régionales ont vérifié une participation bien plus faible dans les quartiers populaires de Poitiers, on a assisté au même phénomène pour les Départementales. Au bénéfice des électorats les plus mobilisés : « Vienne en transition » en est sans doute le grand bénéficiaire comme les « sortant.es » dans les autres cantons du département. Prime aux sortant.es donc à part dans les cantons où les sortant.es justement ne se représentaient pas.
– Sur Poitiers 1, le brouillage était total : Face à la « Vienne en Transition » , deux candidatures sans grande lisibilité auprès des électeurs.trices. L’actuelle maire de Fontaine le Comte, Sylvie Aubert face à Anthony Brottier, macroniste et conseiller municipal de Poitiers depuis juin 2020 mais « camouflé » sous une étiquette improbable de centriste sans affiliation… de quoi rendre perplexe… La maire de Fontaine Le Comte, quant à elle étant classée « divers gauche » par la presse locale avec une pointe de centrisme… comprenne qui pourra. Les deux étant, pour l’un, le fils de l’ancien maire Philippe Brottier et pour l’autre celle qui lui a succédé : de quoi créer pas mal de trouble chez l’électeur.trice de la commune de Fontaine Le Comte. Tellement d’ailleurs, que sur cette commune, la maire S. Aubert est derrière A. Brottier (411 voix contre 500)
Au final sur les bureaux poitevins, la « Vienne en Transition » cartonne encore (Salons de Blossac 34, Montmidi 37 à bien plus de 50 %) avec des faiblesses sur quelques bureaux populaires (qui ont peu voté) ce qui bénéficie à A. Brottier.
– Sur Poitiers 2, c’est la « Vienne en Transition » sans le PS, derrière le battu des municipales à Buxerolles en 2020, Ludovic Devergne (conseiller socialiste sortant) associé à Sarah Rhallab engagée dans la campagne de « Poitiers Collectif » en 2020 qui est largement devant avec près de 43 % et 46 % sur Buxerolles même. Au grand dam de René Pintureau, soutenu par le PS qui ne réalise que 18,3 %… Un deuxième tour où la « Vienne en transition » part favorite.
– On notera que sur Poitiers 3, le « positionnement » politique de la sortante, Isabelle Soulard, classée initialement « à gauche » associée à une personne identifiée « à droite » n’aura pas contribué à clarifier les choses. Au profit évident des candidat.es de la « Vienne en transition » qui font un excellent score à plus de 40 % (contre 35,5% pour la « candidate sortante ») à la grande surprise de beaucoup… Le candidat officiel du parti Socialiste Xavier Moinier et ses colistières et colistier n’arrivant qu’en 3ème position avec 25 % : ce dernier ayant appelé à voter « à gauche », le second tour promet d’être difficile pour l. Soulard et ses colistiers.
– Poitiers 4 a là encore vu un excellent score de la « Vienne en transition » qui rafle la mise sur les bureaux poitevins avec 35,4% des voix, soit 2,6% de plus que la moyenne du canton (32,8 %) qui comprend Mignaloux-Beauvoir. Sans surprise, c’est sur cette commune que les candidat.es macronistes réalisent leur meilleur score avec 25,6 % des voix pour une moyenne de 23,2 % sur l’ensemble des bureaux. Comment voteront les électeurs.trices des candidat.es éliminé.es après la 1er tour ? Au bénéfice de Mathias Aggoun, ancien directeur de cabinet d’Alain Claeys, qui se voyait déjà élu sur le canton de Poitiers 4 ? Pas sûr que le responsable de la section socialiste de Poitiers prenne la place de Michel Touchard…
Ce qui retient le plus l’attention sur ce canton, c’est une mobilisation électorale catastrophique avec, pour les 4 bureaux du quartier de Beaulieu, entre 20 et 26 % de votes exprimés : sur 3 705 inscrit.es, il y a 876 exprimés, soit 23,6 % en moyenne… Il y a 3 452 inscrit.es sur la commune de Mignaloux-Beauvoir (et 29 % d’exprimés). Sans commentaires.
– Dernier canton « poitevin », celui de Poitiers 5, qui a réservé quelques surprises et surtout l’élimination de Sacha Houlié très sûr d’être au 2ème tour, tentant d’utiliser sa position et son statut de député pour s’affirmer sur le canton. C’est donc raté avec l’humiliation d’être éliminé pour une poignée de voix (une vingtaine au final) après plusieurs recomptages en mairie de Poitiers. Rien n’y a fait : en dépit de l’appui de l’ancienne députée socialiste de la circonscription, Catherine Coutelle, Sacha Houlié restera aux portes du Conseil Départemental. Peut-être la préfiguration des prochaines élections législatives en 2022 ?
Dans le détail des bureaux, toujours la constante d’un faible vote dans les quartier populaires avec des différences considérables d’un lieu à l’autre : un vrai vote de classe.
– Participation de 33 % à Saint Benoît et de 36 % à Ligugé contre 20 % aux bureaux de Tony Lainé 25 ou Jacques Brel 27. Mais 32 % à Paul Blet 23 et 37 % à Paul Blet 24. Là encore, sur les bureaux poitevins, la « Vienne en Transition » réalise un carton plein avec 43,5 % des voix et plus de 57 % sur Paul Blet 23, près de 50 % sur P. Blet 24 ou encore 44,5 % sur J. Brel 28.
Alors que la droite locale fait ses meilleurs scores à Ligugé avec 48,85 % et 43,2 % à Saint Benoît, pour une moyenne sur le canton de 38 %.
Pour les candidat.es de la « Vienne en transition » , être présent au 2ème tour (avec 31,08 % des voix) contre les candidat.es de Saint Benoit et de Ligugé (A. Joyeux et J. Peltier, des notables élu.es dans ces deux communes) est la première satisfaction avec celle d’avoir éliminé le député du lieu. D’avoir pu aussi mener une campagne de terrain avec un jeune candidat Chiacap Kitoyi, issu « des quartiers », (comme on dit) appuyé par ses 3 colistièr.es. Hasta la victoria…
D. Leblanc