Le texte ci-dessous a été lue dans certains jurys du Brevet des collèges du 86. Du mépris des élèves et des enseignant-es et de l’incompétence de « nos élites »
« Nous, professeur.es de Lettres, correcteurs et correctrices du sujet de français pour le DNB, voulons protester contre le choix du sujet pour la session de juin 2021.
En effet, il a été demandé aux élèves de composer pour toutes les épreuves (des questions aux deux rédactions) sur un texte du XIXe siècle autour de la thématique du fantastique.
Or, il s’agit du programme de 4ème, année durant laquelle les élèves ont dû subir un lourd confinement et par conséquent des conditions d’apprentissage difficiles.
Des candidat.es sont donc interrogé.es sur un objet d’étude qui n’aura pas forcément été étudié en classe l’année dernière. Pour l’épreuve de rédaction notée sur 40 points, le sujet d’imagination demande la description d’une atmosphère fantastique. Quant au sujet de réflexion, il porte explicitement sur « des œuvres littéraires et artistiques dans lesquelles interviennent le surnaturel et l’étrange » !
Les élèves qui n’ont pu voir le fantastique en 4e sont donc doublement pénalisés. Pourquoi un tel choix ? Pour déstabiliser les élèves ?
Ils avaient pourtant cette année besoin d’être rassurés et d’avoir de solides repères. C’est ce qui a été fait tout au long de l’année sur les thématiques du programme de 3ème.
Un tel choix est discriminant et favorise les élèves qui possèdent une solide culture personnelle. C’est une rupture du principe d’égalité qui constitue un des fondements d’un examen national comme le brevet. Tout ce que nous avons étudié cette année n’a pas pu être réinvesti dans ce DNB. C’est un mépris de notre travail et de celui des élèves.
Par conséquent, nous nous estimons dans l’incapacité d’évaluer de façon juste et équitable cette épreuve. »