Polémique qui enfle depuis lundi sur les chiffres de contamination dans les établissements scolaires en France et en Nouvelle-Aquitaine en particulier. Quand on compare les données ministérielles et celles de Santé Publique France, il y a comme un problème.
D’après CheckNews (sur le site de Libération, article payant (https://www.liberation.fr/checknews/2020/11/09/covid-19-les-chiffres-de-jean-michel-blanquer-sur-les-contaminations-des-eleves-sont-ils-mensongers_1804826 ) : « Là où Jean-Michel Blanquer évoquait 3 528 cas d’élèves positifs en France sur la semaine de la rentrée, les remontées des labos font état, selon la manière de calculer, de 7 à 12 fois plus de cas positifs chez les jeunes de 0 à 19 ans sur sept jours. Interrogé sur le décalage, le cabinet de Jean-Michel Blanquer met en avant le fait que «les données sont basées sur les déclarations des familles.» »
Pour la région Nouvelle-Aquitaine, les trois académies ont annoncé, le 6 novembre, les chiffres suivants : pour l’académie de Poitiers, 82 élèves positifs sur les 7 derniers jours, 20 pour l’académie de Limoges et 96 pour celle de Bordeaux, soit au total, 198 élèves testés positifs sur la semaine précédant le 6 novembre. Des données qui ont été largement répercutées par la presse régionale.
Or, dans la région, selon Santé publique France, 406 enfants de 0 à 9 ans et 1 819 jeunes de 10 à 19 ans, ayant été prélevés la semaine du 26 octobre au 1er novembre, ont eu dans les jours suivants un résultat positif. Soit un total de 2 225 contaminations. Onze fois plus que les chiffres des trois rectorats ! On peut relativiser un écart aussi important puisque les plus de 16 ans rentrent dans la tranche d’âge prise en compte mais cela ne suffit pas à expliquer un rapport de 1 à 11 !
Alors, de deux choses l’une : soit on veut « rassurer » la population et les parents d’élèves en particulier (pour rester poli) pour envoyer les gens bosser « l’esprit tranquille » et faire tourner l’économie, quitte à minimiser la réalité des chiffres, soit le ministre ne maîtrise pas les données, ce qui est quand même gravissime. C’est d’autant plus grave qu’il suffit de connaître les données (disponibles sur Santé Publique France) et de comparer les chiffres. Donc donner « des bâtons pour se faire battre » et montrer ainsi la confiance que l’on peut accorder à la propagande/communication gouvernementale sur ce sujet comme sur bien d’autres.
Et laisse les personnels enseignants et non-enseignants démunis face à la diffusion potentielle du virus… et dans la colère d’être ainsi laissé dans l’ignorance de la réalité, que par ailleurs ils et elles vivent au quotidien.
Le gouverne…ment, ment…
D. Leblanc