Jeudi soir 26 Janvier, le député N. Turquois (MoDem) avait accepté de participer au débat organisé par les syndicats de la Vienne opposés à la réforme des retraites. 

Je n’ai pas participé à cette initiative qui, à mon goût, revient à donner trop de crédit à la parole d’un inféodé politique, social et économique du macronisme.

La presse locale (NR86) dans son édition de vendredi 27 janvier rend compte des échanges. Deux citations relatés par la presse comme arguments du député en faveur de la contre réforme des retraites ont retenu mon attention en ce qu’ils révèlent 2 aveux de taille. 

● “ L’espérance de vie à 60 ans est de 26 ans donc ceux qui atteignent cet âge vivent en moyenne jusqu’à 86 ans. Dans les années 60, il y avait 4 actifs pour 1 retraité, aujourd’hui à peine 1,7 actifs pour 1 retraité….On est le pays où l’on part le plus tôt en retraite… On étudie plus longtemps, et on vit plus longtemps.” 

Magnifiques années 60 où on avait le PLEIN EMPLOI (deux guerres mondiales ayant décimé la main d’œuvre), et la retraite à 65 ans. 

Mais, à l’issue de la guerre de 14-18, l’espérance de vie des actifs, nés entre 1890 et 1905, n’excédait pas 50 ans. Et à l’issue de la guerre 39-45, cette espérance de vie n’excédait pas 60 ans pour les générations nées entre 1920 et 1950. Prendre cette période comme référence des jours heureux de la retraite par répartition est pour le moins très peu respectueux pour tous les ayant droits décédés avant 65 ans ou très peu de temps après. 

Est ce l’aveu du rêve d’avenir du député Turquois pour sauver “notre système de retraite” ? Et puis me vient aussi cette question par rapport à la chute de son propos cité par la NR86, si on étudie moins longtemps vivra-t-on moins longtemps ? 

Précisions nécessaires : le PIB France (valeur créée à répartir entre capital et travail) est en milliards d’€ de 47M€ en 1960, 126M€ en 1970, 1996M€ en 2008, 2501M€ en 2021. Autrement dit, la valeur (argent disponible à répartir) a été multipliée par plus de 50. A partir de là, on estime (à prendre avec prudence car ce calcul est compliqué) que la productivité du travail a été multiplié par 5 ou 6. Les 1,7 actifs d’aujourd’hui sont largement équivalents aux 4 actifs de 1960. En tout cas, la prédation du capital sur la valeur est suffisamment documentée pour justifier une ponction socialisée qui renflouerait aisément le budget des retraites. 

● Le député n’est pas d’accord avec les estimations du COR qui prédisent la non urgence à réformer parce que : “ l’estimation de stabilité des dépenses ne prend pas en compte la baisse des recettes” 

Le député avoue donc que toutes les mesures qu’il a soutenues et votées, non augmentation des salaires, exonérations de cotisations sociales patronales, ont organisé et systématisé les pertes de recettes de notre système de protection sociale (santé, chômage, famille, retraites, accidents du travail. 

Pour préciser nos arguments et ne pas mélanger les chiffrages : 

– La protection sociale est alimentée par les cotisations sociales et la CSG ( impôt totalement injuste)

– Les services publics sont alimentés par l’impôt. 

Chaque fois que des gouvernants prônent les exonérations de cotisations sociales patronales (dites « charges »), c’est notre protection sociale qui trinque. 

Chaque fois que les mêmes prônent la réduction des impôts, ce sont tous nos services publics qui sont mis en danger. 

G. Aubarbier

Rédaction

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