Les accusations lancées par Paul Kagame à l’occasion des dernières commémorations du génocide des Tutsi ont ravivé les controverses sur la responsabilité de la France dans cette tragédie, contraignant une nouvelle fois nos gouvernants à un démenti offusqué. Les faits, pourtant, donnent raison au président rwandais : en 1994, les autorités françaises ont bel et bien protégé et épaulé les génocidaires. Le premier volet de cette contribution s’emploie à repérer les étapes de la reconstitution, par des enquêteurs et des chercheurs, des différents aspects de cette implication criminelle. Dans le prochain numéro, une seconde partie questionnera le difficile cheminement dans l’opinion d’une vérité occultée ou brouillée par une partie des médias et la grande majorité de la classe politique.
« Le 7 avril 2015, l’élysée annonçait la déclassification de documents émis entre 1990 et 1995 par la présidence de la République et concernant le rôle de la France au Rwanda. Il est trop tôt pour dire si cette décision représente une véritable avancée sur le chemin de la vérité ou s’il s’agit d’une simple opération de communication pour atténuer l’impact de révélations sans cesse plus nombreuses. Une chose est sûre : les dirigeants français, longtemps suivis par l’immense majorité des médias, n’ont jamais cessé de défendre une version falsifiée de l’histoire. Après avoir exposé dans le précédent numéro les grandes étapes du travail des chercheurs pour reconstituer les faits, cette seconde partie entend éclairer les motivations politiques et géostratégiques d’un tel acharnement dans le déni. »
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