L’Université de Poitiers vote pour la reprise des visas étudiants palestiniens, mais contre la fin de tous les partenariats avec des universités israéliennes complices

Le 26 septembre dernier, le Conseil d’administration de l’Université de Poitiers a voté, non sans difficultés, une motion “relative à la situation au Proche-Orient”. Une motion s’inscrivant dans la continuité de la position combative du laboratoire PPRIME appelant ses organismes de tutelles (CNRS, ENSMA, et Université) à rompre tous partenariats avec les universités israéliennes en soutien du génocide en cours, la combativité en moins.

Une motion vidée de son contenu

Si cette motion est une victoire d’étape pour le mouvement étudiant contre le génocide et pour une Palestine libre, elle n’est qu’une pâle copie de la motion initiale déposée par la FSU et soutenue par la CGT. Absence du terme génocide, suppression des lignes appelant à ne pas signer de partenariats avec les universités israéliennes, mise sur le même plan des colonisateurs et des colonisé⸱e⸱s… la présidence a vidé la motion de son contenu.

Face à un génocide, la neutralité est une complicité

Sous prétexte de “ne pas faire de politique”, de liberté académique et de neutralité, la présidence a engagé un “débat” avec les représentant⸱e⸱s des syndicats, allant jusqu’à “mettre aux votes le vote”, ubuesque. À l’argument de “ne pas faire de politique” les syndicalistes ont rappelé :

1- que tout est politique, a fortiori pour une Université participant à l’organisation de la vie de la société ;

2- que prendre position pour la reprise des visas étudiants n’est pas moins politique que prendre position contre les partenariats avec des universités israéliennes, a fortiori quand l’Université de Poitiers n’en a plus depuis 2021 ;

3- que par le passé l’Université de Poitiers a déjà pris des positions “politiques”, a fortiori en 2017 quand son président, Yves Jean, appelait à voter contre le FN.

À l’argument de la liberté académique et à la question de l’AFEP sur la situation des étudiant⸱e⸱s en Israel, a été rappelé :

1- la possibilité laissée par la motion initiale de travailler avec des chercheurs⸱euses israélien⸱ne⸱s en dehors des institutions en soutien du génocide, comme l’Université d’Haifa ayant un complexe militaire intégré à son campus ;

2- que les étudiant⸱e⸱s opposé⸱e⸱s à la politique du gouvernement réactionnaire de Benjamin Nétanyahou sont durement frappé⸱e⸱s par des mesures disciplinaires et que des peines d’emprisonnement sont prononcées pour celleux refusant le service militaire obligatoire.

Des arguments, eux, laissés sans réponse.

Non à la neutralité, oui à la combativité

Cette motion votée sans la voix de l’organisation réactionnaire UNI, même vidée de sa combativité, demeure une victoire pour le mouvement étudiant mobilisé sans relâche depuis maintenant 2 ans contre le génocide, une victoire car elle prend position contre le gouvernement et réaffirme les “valeurs humanistes” de notre université en appelant à la reprise du programme PAUSE permettant aux étudiant⸱e⸱s palestinien⸱ne⸱s de venir étudier en France. Elle doit ouvrir un nouveau cycle de luttes pour la Palestine.

Autre victoire : le droit d’informations des étudiant⸱e⸱s consacré !

Après plusieurs entraves aux libertés syndicales (tentative d’interdire un tractage de la CGT-SELA à l’Hôtel Fumé, impossibilité de transmettre certaines informations via les mails étudiants…), une question de l’élu étudiant Noé Porchet a amené la présidence à s’engager à rappeler le droits des organisations syndicales étudiant⸱e⸱s aux doyen⸱ne⸱s.

A suivre…

N.P.

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