PROJET DE LOI DE FINANCES 2025 :
UN DÉSASTRE POUR LES SOLIDARITÉS DE PROXIMITÉ,
UN RECUL SANS PRÉCÉDENT POUR L’ÉCONOMIE SOCIALE ET SOLIDAIRE
La Chambre Régionale de l’Économie Sociale et Solidaire de Nouvelle-Aquitaine est profondément inquiète des annonces gouvernementales proposées dans le cadre du Projet Loi de Finances 2025. Nous nous alarmons notamment du projet de baisse de 25% des crédits alloués à l’ESS dans le budget de Bercy, alors que ces crédits sont déjà largement insuffisants pour répondre aux enjeux en matière d’emploi et de services de proximité pour toutes et tous.
En Nouvelle-Aquitaine, comme ailleurs, ce sont les structures de l’ESS qui proposent au quotidien des services indispensables aux citoyens et citoyennes : crèches, EHPAD, centres de soin, aide à domicile, alimentation, épiceries solidaires, banques alimentaires, ressourceries, lien social, éducation, formation, mutuelles, coopératives de transports ou d’énergies, associations sportives ou culturelles. Ce sont également elles qui, en proposant un autre modèle de société, se retrouvent en première ligne dans les moments de crises sociales, sanitaires ou économiques.
L’Union des Employeurs de l’ESS (UDES) anticipe la destruction de 186 000 emplois dans l’ESS en France. Les projets de Loi de Finances (PLF) et de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) agissent comme une double lame sur des structures sociales et médico-sociales déjà en grande difficulté. En Nouvelle-Aquitaine, où l’ESS représente à elle seule 246 000 emplois, ce sont près de 17 000 emplois qui sont menacés de disparaître.
– 25% de baisse pour l’ESS, c’est fragiliser, voire faire disparaître, des organisations de l’ESS déjà en difficultés à cause des plans de rigueur économiques qu’elles subissent depuis plusieurs mois et années. Cette baisse des crédits alloués à l’ESS va se cumuler avec la baisse des dotations aux collectivités locales, premières partenaires des structures de l’ESS sur les territoires, par le biais notamment de conventions ou de marchés publics, produisant ainsi des effets délétères pour l’ESS.
Nous prenons cette annonce comme un manque absolu de considération, voire une humiliation, à l’encontre d’une économie pourtant ancrée dans toutes les activités humaines et sur tous les territoires, du plus rural au plus urbain.
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DES PROJECTIONS INQUIÉTANTES EN RÉGION
Avec 17 000 emplois menacés de disparition en Nouvelle-Aquitaine, différentes structures tirent la sonnette d’alarme :
– Parmi les 209 tiers-lieux néo-aquitains, certains ne pourront pas poursuivre leur activité ou seront contraints de dégrader leurs services alors qu’ils représentent 352 emplois sur le territoire ;
– En Nouvelle-Aquitaine, ce sont plus de 800 structures qui bénéficient chaque année du Dispositif Local d’Accompagnement (DLA), qui permet pourtant de renforcer les modèles économiques de nos structures de l’ESS, de préserver des emplois et de développer leur activité. La baisse des moyens alloués à ce dispositif impacterait significativement l’emploi dans notre région.
Il est difficile à ce jour de mesurer l’ampleur des conséquences en termes d’emplois mais également de services aux citoyens qu’aurait l’application en l’état du PLF 2025. C’est la raison pour laquelle les structures de l’ESS poursuivent leur mobilisation et la défense de l’intérêt général.
A ce titre, la CRESS Nouvelle-Aquitaine mobilise l’ensemble des organisations de l’ESS en région pour nous aider à mieux appréhender les conséquences du Projet de Loi de Finances sur leur fonctionnement, en répondant à une enquête qui restera ouverte jusqu’au 29 novembre.
Répondre à l’enquête : https://cress-nouvelle-aquitaine.org/enquete/index.php/365771?lang=fr
Le site du CRESS Nouvelle-Aquitaine : https://www.cress-na.org/