On parle bien de la volaille, la vraie. On élimine les poules pondeuses, les canards, les oies et les pintades et les dindes et disparaissent aussi les oiseaux sauvages. Bientôt le silence dans nos campagnes.
La grippe aviaire (H5N1) fait donc des ravages, à commencer par les élevages géants où le moindre virus provoque une hécatombe de volailles. Ainsi on apprend que dans les Deux-Sèvres, département particulièrement touché avec 35 élevages « commerciaux » contaminés (on ne dit pas « élevage industriel » ) la société Pampr’œuf à Pamproux a fait euthanasier… 285 090 poules pondeuses, (quelle précision !) : un triste record.
La Nouvelle République de la Vienne du 28 février (p. 36) donne cette information en précisant « que la plus grande omerta » règne autour de cette nouvelle… 285 090 poules liquidées dans un élevage industriel dont on sait que plus ils sont importants, plus le virus se répand et se développe aux alentours. La carte disponible sur le site du ministère de l’agriculture est d’ailleurs claire sur la situation des Deux-Sèvres : https://agriculture.gouv.fr/influenza-aviaire-la-situation-en-france .
On regrettera que cette information ne figure pas en première page du journal tellement le développement d’élevages aux tailles gigantesques porte une responsabilité majeure dans la dispersion des virus. Mais on impose aussi aux petits éleveurs d’enfermer leurs animaux alors que le transport à travers la France de centaines de milliers d’animaux dans des camions ne peuvent que contribuer à disperser le virus. Pour 2021-2022, ce sont plus de 16 millions de volailles qui ont été « euthanasiées » soit 4 fois plus que l’année précédente.
Pour finir, on a appris aussi qu’une jeune fille de 11 ans venait de mourir du virus H5N1… au Cambodge et qu’un élevage de visons pour la fourrure en Galice (ahhh, la fourrure !) a été liquidé en octobre dernier (site Reporterre du 17 février 2023) : « 52 000 animaux vivaient en cage. Une mutation rare du virus H5N1 susceptible de faciliter la transmission entre humains y a été repérée. Le 18 octobre 2022, l’abattage des animaux commençait. » (https://reporterre.net/Grippe-aviaire-le-risque-de-pandemie-humaine-s-accroit )
Pour le moment donc, tout va bien.
(Complément du 1er mars : Centre-Presse (édition papier du 1er mars) et la Nouvelle République (édition numérique du 27 février et papier du 1er mars) publient aujourd’hui une page complète sur l’affaire de Pamprœufs et ne font que confirmer l’omerta qui règne sur ce massacre d’animaux. Silence radio partout : chez les élus locaux, au ministère, chez les industriels du secteur… circulez, y’a rien à voir…)
D. Leblanc