C’est la première fois qu’une manifestation féministe à Poitiers se rend sur le lieu même d’un viol.

La manifestation est partie du marché de ce samedi 13 avril 2019

Puis s’est dirigé vers le lieu du viol

À l’arrivée de la manifestation, voici la déclaration qui a été lue :

« Pourquoi ce rassemblement et cette marque féministe au sol ?

« Nous collectif 8 mars :

  • Nous voulons rendre visible médiatiquement et collectivement ce viol, traité insuffisamment par les média poitevins.
  • Nous marquons le sol du signe féministe pour mémoire et pour lutter contre les viols.
  • Pour nous, ce qui n’est pas dit, ce qui n’est pas montré, n’existe pas. Or il existe des viols à Poitiers, et il faut le dire. Il faut compter combien et il faut dénoncer. Nous attendons un comptage de la préfecture.
  • Nous attendons aussi une conférence de presse de la préfecture et du procureur afin de savoir ce qu’il faut réellement redouter ou pas à Poitiers.
  • Nous voulons aussi témoigner de notre émotion, de notre tristesse et de notre colère, nous voulons témoigner tout notre soutien et notre solidarité avec la victime et toutes les victimes de viol.
  • Le viol, rappelons le, est toute pénétration forcée, y compris la fellation et est passible de 15 ans de prison. Le viol est un crime. Le viol est une atteinte contre toutes les femmes en tant que corps social. Le viol est un crime de genre.
  • Nous voulons alerter les pouvoirs municipaux, départementaux , régionaux et préfectoraux sur l’importance d’une politique de la ville réelle en terme de déplacements des femmes dans la ville.
  • Nous affirmons que nous aimons notre ville et que nous voulons sortir et nous promener comme bon nous semble, sans souci d’heure, de tenue ou d’état. Nous ne voulons pas être assignées à résidence.
  • Nous demandons à quoi servent les caméras de vidéo-surveillance installées place Notre Dame, place d’Armes ou aux Couronneries ? Les viols et agressions ne se font pas sous les caméras, les agresseurs s’organisent. Ces 100.000 euros n’auraient-ils été pas plus utiles dans des transports publics de nuit avec des arrêts à la demande ? Dans des vélos accessibles facilement pour rentrer ? Nous aussi payons des impôts, nous voulons des transports pour les femmes et contre les agressions sexuelles et le harcèlement de rue de genre !
  • Nous voulons aussi interpeller la population sur le sentiment d’entraide et de solidarité citoyenne qui sont un rempart aux viols et aux agressions sexistes et sexuelles. Quand on entend des cris de détresse de femmes, oui on doit s’en mêler car ça nous regarde toutes et tous. Des gestes simples peuvent sauver : appeler le 17, ouvrir ses volets et demander si quelqu’un a besoin d’aide, sortir voir ce qui se passe, parler à la victime. En un mot être témoin.
  • Cette entraide, cela s’apprend. Cela peut être fait par le biais d’une campagne d’information. Nous incitons toutes les personnes ici présentes à se soucier des unes des autres. Nous appelons les hommes ici présents à se désolidariser radicalement des harceleurs, agresseurs et violeurs. Les malveillants sont une minorité qu’il faut marginaliser.
  • Nous voulons dire que non, les hommes n’ont pas des pulsions incontrôlables.
  • Nous affirmons qu’un viol, ce n’est pas un acte isolé, c’est une mentalité sexiste, ce sont des rapports sociaux de domination qu’il faut dénoncer ou ce qu’on appelle aussi le patriarcat qui le favorise et le banalise, ce qu’on appelle aussi la culture du viol.
  • Nous affirmons que la honte et la peur doivent changer de camp, une femme n’est jamais responsable des violences qu’elle subit. La solidarité des témoins peuvent en effet une victime à porter plainte.
  • Porter plainte implique de le faire en l’état.Les policiers et policières sont obligées de recevoir les plaintes. Nous demandons qu’une coordination soit faite entre les pompiers, la police et les urgences pour que les femmes victimes de viols ou d’agression sexuelle ne subissent pas une double ou une triple peine en étant mal accueillies ou mal accompagnées.
  • Pour rappel : 1 femme sur deux a subi une violence sexuelle, du harcèlement sexuel ou une agression sexuelle. 32 % des femmes ont subi du harcèlement sexuel ou une agression sexuelle sur leur lieu de travail. 93000 femmes sont victimes de viol ou tentative de viol chaqu année, dans 9 cas sur 10, la victime connaissait l’agresseur. 16 % de françaises et de français ont subi des violences sexuelles durant l’enfance ( source NousToutes )
  • Les 5 phrases à dire à une victime : je te crois / tu as bien fait de m’en parler / tu n’y es pour rien / le coupable c’est lui / il n’avait pas le droit, la loi l’interdit.
  • les numéros de téléphone : 3919 ( violences femmes info ) et 0800 05 95 95 ( viols femmes infos )
  • Nous sommes femmes, nous aimons la vie et la liberté et nous interpellons tous les acteurs et actrices politiques, sociaux, et médiatiques à agir, à nommer, à montrer  ! »

Puis nous avons entonné « l’hymne des femmes » (paroles à télécharger en pdf ici)

Étaient distribuées aussi les paroles de la chanson de Jeanne Cherhal « Quand c’est non, c’est non »

P.C.

Rédaction

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