Par la Confédération Paysanne de la Vienne :
« Nous sommes ici parce que ce matin, la SAFER Nouvelle aquitaine organise une réunion à la Chambre d’agriculture de la Vienne.
Pour encore une fois montrer notre désaccord sur le transfert de la ferme des 2 100 hectares, nous avons choisi de réaliser un petit spectacle.
Il y a quelques semaines, la Confédération Paysanne de la Vienne a décidé de quitter son poste au comité technique de la SAFER. Cette décision mûrement réfléchie est la conséquence des mauvaises décisions prises par le directeur de la SAFER Nouvelle Aquitaine ainsi que par l’autorité de tutelle la DRAF Nouvelle Aquitaine.
Pour nous, la SAFER est censée favoriser les installations et lutter contre l’agrandissement excessif des exploitations. La SAFER aurait dû refuser la vente d’un seul bloc, condition posée par le vendeur. Au contraire, elle aurait du chercher avec les acteurs locaux à restructurer cette exploitation pour assurer des installations plus nombreuses et/ou consolider des exploitations existantes.
Pour nous, la SAFER, et en particulier la SAFER de la Vienne a un rôle important à jouer dans nos campagnes. De nombreuses fermes vont se libérer les prochaines années et il est indispensable de réguler et repartir ce foncier pour nourrir les poitevins.
En effet, sur cette même surface nous aurions pu installer 20 fermes de 100 hectares chacune et de la diversification (avec 1 million de m3 d’eau, que de possibilités !) pour approvisionner la ville de Poitiers et être en cohérence avec les Plans Alimentaires Territoriaux (PAT).
Pour la session de cette Méga ferme aux multiples sociétés, la SAFER s’est comportée comme une simple Agence Immobilière : par ici « Les Bonnes Affaires ». C’est le vendeur qui a choisi l’acheteur dans le souci de valoriser au mieux, matériel et silo.
À quoi bon, nous, paysannes et paysans, aller passer du temps à la SAFER pour que les décisions soient prises ailleurs et en passant outre la décision prise au comité technique de la SAFER Vienne.
La SAFER doit travailler en toute transparence. La Confédération Paysanne, par courrier recommandé, a demandé des documents en décembre 2022.
À ce jour, nous n’avons toujours aucune réponse écrite à notre demande et nous nous interrogeons sur la suite juridique à donner.
En effet, ces 10 dernières années, l’agriculture a perdu 80 000 actifs. Un véritable plan de liquidation de l’agriculture qui amène à brader notre souveraineté alimentaire et à industrialiser toujours plus l’agriculture.
Et nous, Confédération Paysanne de la Vienne, nous ne pouvons pas nous rendre complice de ce fonctionnement en siégeant dans cette instance qui ne respecte pas les décisions du comité départemental et son rôle statutaire et historique de la SAFER » .