
Procès en appel de militants anti-bassines : les élu-es écologistes appellent à la mobilisation le 3 décembre à Poitiers
Quatre des neufs militants condamnés en 2024 à Niort pour « organisation de manifestation illégale » après les rassemblements de Sainte-Soline seront rejugés en appel à Poitiers le 3 décembre 2025. Le groupe écologiste, solidaire et citoyen du Conseil régional appelle à un large rassemblement pacifique ce jour-là à 12h.
Le 3 décembre, des militants condamnés à Niort en 2024 comparaîtront à la cour d’appel de Poitiers. Le 17 janvier 2024, le tribunal de Niort avait prononcé des peines de prison avec sursis, des amendes et des interdictions de territoire de trois ans à l’encontre des neuf prévenus. Leur délit ? Avoir défendu le partage de la ressource en eau et la liberté de manifester. Nous nous joignons aux associations Bassines non merci, Soulèvements de la Terre, Confédération paysanne, CGT et Solidaires qui appellent à une mobilisation massive avant l’audience.
Ce procès intervient après la diffusion par Libération et Médiapart d’images inédites de la manifestation du 25 mars 2023 à Sainte-Soline, révélant une stratégie de maintien de l’ordre disproportionnée, des tirs illégaux de grenades et des propos d’une violence extrême.
« Nous soutenons pleinement les citoyen·nes engagé·es pour la protection de l’eau, un commun essentiel, et pour une gestion équilibrée de cette ressource. Leur mobilisation ne devrait pas être criminalisée, d’autant que la bassine de Sainte-Soline a été déclarée illégale. Nous devons rouvrir le dialogue sur de meilleures bases et avec toutes les parties prenantes, de manière équilibrée et représentative des trois priorités d’usage : eau potable, protection des milieux et activités économiques », souligne Christine Graval, conseillère régionale écologiste dans la Vienne et coprésidente du groupe, impliquée dans le Projet territorial de la gestion de l’eau d’initiative citoyenne du bassin du Clain.
Les élu·es écologistes rappellent que les peines prononcées s’inscrivent dans un climat national de stigmatisation voire de criminalisation des mouvements environnementalistes, dénoncé par le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement. Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, n’a-t-il pas qualifié les manifestants de Sainte-Soline d’« écoterroristes » ?
« Pour citer Michel Forst, rapporteur de l’ONU, “la répression que subissent actuellement en Europe les militants écologistes qui ont recours à des actions pacifiques de désobéissance civile constitue une menace majeure pour la démocratie et les droits humains”. Ce procès pose la question du droit fondamental à manifester et de la protection de celles et ceux qui défendent nos ressources en eau, ressources limitées et dont la qualité ne cesse de se dégrader. L’État doit cesser de faire avancer ces projets à marche forcée, en criminalisant les oppositions. Une autre trajectoire est possible ! », souligne Stéphane Trifiletti, conseiller régional écologiste en Charente-Maritime.
« À Sainte-Soline, des centaines de personnes ont été blessées et la disproportion de la réponse policière est bien documentée. Nous appelons tous·tes celles et ceux qui refusent cette dérive à se rassembler pacifiquement à Poitiers », affirme Nicolas Gamache, conseiller régional écologiste dans les Deux-Sèvres.
Le groupe écologiste invite les citoyennes et citoyens à rejoindre ce rassemblement pour défendre l’eau, les libertés publiques et le droit à l’engagement pour l’écologie.
