Des collages féministes et anti-fascistes ont été vus dans les rues de Poitiers tôt ce matin samedi 08 mai.
Nous constatons que ces collages rappellent le nécessaire rapport de forces du féminisme et le fait de rendre visible dans l’espace public des slogans qui interpellent les habitants et habitantes de la ville. L’espace public est un lieu inégalitaire, lieu de harcèlement de rue qui a pour conséquence le fait que les femmes et les minorités de genre adaptent leur attitude, développent une hyper-vigilance, ou soient dans des situations risquées, bref n’y soient pas libres.
Les collages féministes égrènent aussi des propos anti-fascistes pour rappeler qu’il faut rester en veille en en alerte face aux groupuscules qui essaiment un peu partout en France depuis quelques temps à Dijon, Lyon, Tours, Angers, Le Mans, Clermont-Ferrand, Poitiers…, Hasard du calendrier, ces collages ont été effectués le 08 mai jour de commémoration de la victoire des alliés sur le régime nazi et le régime collaborationniste vichyste, contre lesquels des femmes et des hommes de la Résistance se sont battu.es.
Par ailleurs, Blanquer, le ministre de l’éducation nationale est lui aussi objet d’un collage, puisqu’une circulaire vient de paraître au Journal Officiel, interdisant le point médian en classe, et jetant ainsi confusion et suspicion sur le langage inclusif qui visibilise pourtant les femmes et minorités de genre au creux de la syntaxe. Le langage inclusif est un des moyen pour oeuvrer vers l’égalité.
Enfin un collage rappelle le titre de l’essai Pauline Harmange, Moi les hommes, je les déteste, qui sous couvert d’un titre misandre ( du grec miso- : qui déteste, et –andros : homme, l’équivalent inversé de misogyne ), rappelle que le patriarcat est bien le fait de violences masculines faites aux femmes et aux minorités de genre, comme le rassemblement en l’hommage du féminicide de Chahinez par son ex-compagnon l’atteste, ce même jour à 11h place Notre Dame.
L’un des collages « Adelphité turbulente » ( hyperonyme de fraternité et sororité, un hyperonyme est un terme générique incluant des sous-catégories ) rappelle bien l’origine humaniste, solidaire et subversive de ces collages féministes.
Sophie LM