La notion de bloc est une technique de lutte contemporaine, initialement baptisée d’après une catégorie policière, le Schwarze Block (littéralement « bloc noir »), qui a donné son nom au Black Bloc, et qui a ensuite été maintes fois déclinée, notamment avec le Book Bloc, créé pour la première fois par des étudiants italiens en 2010, pour protester contre les coupes dans l’éducation, mais l’idée s’est rapidement répandue parmi les mouvements étudiants à travers l’Europe et les États-Unis. Ce forme de lutte consiste à se munir de boucliers renforcés et décorés telles des couvertures de livre, et allégorisés comme des attaques à l’encontre du savoir et de la liberté en général.
En 2014, le Victoria & Albert Museum de Londres (V&A) accueillait l’exposition Disobedient Objects (« Objets désobéissants ») consacrée à l’art et au design dans les mouvements sociaux citoyens. L’exposition réunissait plus d’une centaine d’objets protestataires produits dans le monde entier depuis la fin des années 1970, une période qui a vu l’émergence de formes toujours plus créatives d’activisme en réponse à la diffusion de politiques économiques néolibérales et aux changements qu’elles ont introduit dans le champ des techniques, du travail et des loisirs. Pendant six mois, le « plus grand musée d’art et de design du monde » a accueilli des barricades, des dispositifs permettant aux manifestants de s’enchaîner, des bou »cliers, des objets gonflables, des journaux détournés, toute une gamme d’objets conçus à des fins de désobéissance politique dont la plupart étaient empruntés aux personnes qui les avaient fabriqués, ainsi que les illustrations militantes de Marwan Kaabour, graphiste indépendant originaire de Beyrouth. L’une de ses illustrations nous explique comment monter soi-même son propre bouclier en forme de livre.
« Poitiers Indignée » vous en propose une traduction.
N’hésitez pas à partager vos créations dans les commentaires.
C. H.