J’étais à la manif de Bassines Non Merci à l’appel des Soulèvements de la Terre.
Merveilleuse promenade dans un Poitiers ensoleillé, portés par des sourires « à faire jaillir de l’eau ! » Ça s’est terminé par un POW-WOW ( = assemblée chez les Indiens) au Moulin Chasseigne entre ciel et rivière : nous avons réfléchi aux meilleurs moyens de protéger l’eau bien commun. Nous avons parlé d’actions de « DÉSARMEMENT » en remplacement du mot « sabotage » qui pourtant a pris des lettres de noblesse avec la Résistance. Mais « Désarmement » est plus juste puisqu’il s’agit bien de désarmer les criminels pour les empêcher de saloper tout ce qu’ils touchent.
J’ai donné comme exemple d’action désarmante le 22 septembre 2021, sur le chantier de la bassine de Mauzé où nous avons momentanément arrêté les travaux.
Des gens d’armes étaient accourus pour défendre la pelleteuse que des copains venaient de DÉSARMER ( qq grains de sable ?) mais après de courtes palabres qui nous ont échappé, les gens d’armes se sont retirés et ceux qui étaient sur la crête ont assisté à un ballet sur-réaliste : les guerriers sur-équipés en noir reculaient au pas, en bon ordre, en carré comme à la parade et les copains avançaient, leurs mains nues posées sur les boucliers du 1er rang – devenu le dernier !
Je n’en croyais pas mes yeux, je ne sais pas quels ont été les arguments DÉSARMANTS
mais c’était bien la première fois que je voyais ça !
Jacques P a commenté : « il n’y aura pas d’autres fois – – MAIS SI !
Pas plus tard que le 6 novembre, nous avons vu les gens d’armes se carapater comme des lapins
Oui mais c’est parce qu’ils n’étaient plus sur leur territoire !
il y a toujours une raison mais le plus clair, c’est que nous commençons à être DÉSARMANTS « .
Désarmés et désarmants, nous le sommes par notre bonne foi, notre désintéressement individuel, notre confiance mutuelle et ça, même les gendarmes (dixit Brassens), même les gendarmes peuvent se laisser toucher ! ( par contre, des piqués d’Ubris, de tous les gens mordus au pouvoir, préfets, préfètes, présidents de ci ou de ça : rien à espérer !)
Je lis « Manières d’être vivants » de Baptiste Morizot page 199 : « La solution du problème c’est une manière de vivre qui fasse disparaître le problème ».
Ça devrait être le message profond de l’écologie. Tout le monde le sent bien : il faut « changer de paradigme » c’est à dire le moteur profond de nos actions.
Notre force, c’est notre joie d’être ensemble. Cela, des amis le comprennent mais restent méfiants : que nous soyons « désarmés et désarmants » leur fait encore peur : Par ex quand je lance façon chant de colo l’homme de Cro Magnon avec un bel accord parfait à chaque refrain, bien collectif et bien ingénu : « on va nous rire au nez, nous renvoyer à la bougie et surtout, de toutes façons, il n’y a pas le temps » (il y a rarement le temps de baisser la pression… )
Mais si c’était de ce côté là qu’il fallait chercher la solution ?
Regroupons-nous en collectifs locaux coordonnés par exemple en bassins versants. Notre force, c’est notre solidarité, notre joie d’être ensemble, désarmés et désarmants. Quoi de plus radicalement désarmant que l’abandon dans la danse et dans le rire partagé y compris le rire d’auto-ironie ??? Dans ce climat les Ubriques pro-bassines peuvent essayer de la ramener : ça ne prendra plus!
Nonna Maia