La fin de la trêve hivernale a sonné. Malheureusement sa cohorte d’expulsions, de coupures d’énergies et que sais-je encore, va s’abattre tel le glaive impitoyable sur les plus précaires, à l’ombre du 0,5 voir 0% d’impôts payés sur les dividendes par, entre autre, B. Arnault au lieu des 30% payés par tout actionnaire… (source Zucman, interview France Inter).

Alors oui, ce sujet annuel est récurent tel un marronnier en langage journalistique mais ce sont toujours les mêmes qui sont les marrons niés et qui paient le lourd tribu des inégalités sociales.

Intéressons-nous avec le fournisseur historique d’électricité de la Vienne, la SOREGIES.

Pour tout comprendre. Monopole de fait ?

Petite définition : La notion de monopole de fait doit s’entendre au regard de l’ensemble du marché à l’intérieur duquel s’exercent les activités des entreprises ainsi que de la concurrence qu’elles affrontent dans ce marché de la part de l’ensemble des autres entreprises, sans que soient prises en compte les positions privilégiées que telle ou telle entreprise détient momentanément ou à l’égard d’une production qui ne représente qu’une partie de ses activités. (86-207 DC, 26 juin 1986, cons. 55, Journal officiel du 27 juin 1986, page 7978)

ttps://selectra.info/energie/guides/comprendre/eld Bon, si vous n’avez pas de cachet contre le mal de tête, faites un test pour les clients Sorégies de la Vienne : allez sur des sites comparateur de fournisseurs d’énergies et demandez à avoir des informations sur des offres d’autres fournisseurs…

Réponses : Impossibles, monopoles, rapprochez-vous de votre mairie, etc…

Bien sûr, l’entreprise s’en défend en prétextant que le marché est ouvert à la concurrence.

Certes, mais alors comment peut-on se retrouver dans cette situation ?

La constellation :

Tout d’abord la SRD (Société à Actions Simplifiées avec conseil de surveillance d’élus) qui s’occupe du réseau donc de l’acheminement de l’électricité ou qui réalisent les branchements, les coupures, changement de compteurs et relevés, etc.

La Sorégies, Société Anonyme à directoire.

Nous les connaissons pour la gestion de notre contrat, pour la facturation de notre consommation d’énergies, gaz ou électricité.

D’autres activités la concernent mais ne nous apporteraient rien pour l’instant.

Avant, les deux entités n’en formaient qu’une, mais une directive européenne instaurant l’ouverture du marché afin d’instaurer une concurrence sensée bénéficier aux consommateurs est passée par là.

Cela entraîna une séparation des entités. Donc nous pourrions supposer que la concurrence peut venir sur faire des offres sur le territoire de la Vienne.

Erreur !

Si la SOREGIES se vend volontiers hors de son berceau géographique historique, donc s’exporte, elle a verrouillé son réseau !

Comment ?

Aller, on simplifie !

A l’instar de SEOLIS, son homologue des Deux-Sèvres, qui est calqué sur le même modèle, à tel point qu’un rapprochement avait été tenté fut une époque, leur système est verrouillé par l’informatique.

Tout gestionnaire de réseau gère par un logiciel adapté et propre à son réseau.

Tout prétendant à l’implantation en tant que concurrent implique de s’acquitter du billet d’entrée afin de pouvoir l’utiliser.

Mais chaque entreprise fixe les tarifs de droit d’utilisation ou du logiciel, ce qui fait demander un prix exorbitant. Ainsi, le concurrent potentiel n’est pas sûr de rentabiliser son investissement faute d’une clientèle suffisante.

Et magie, plus de concurrence !

En conformité avec la loi, monopole de fait et leur argument que « le marché est ouvert à la concurrence, mais c’est pas de notre fait s’ils ne veulent pas venir ».

Plus que discutable, mais imparable !

Ce qui interroge, c’est qu’une entreprise, qui plus est d’économie mixte, qui vise à aller titiller la concurrence, refuse de cette dernière fasse de même.

https://selectra.info/energie/guides/comprendre/eld

Revenons à nos électrons.

Electricité, un incontournable, un bien commun ?

Nous ne pouvons que constater que tout a été fait, socialement, professionnellement, administrativement, confort et maintenant déplacement que tout a été mis en œuvre afin de rendre notre dépendance à l’électricité croissante, n’oublions pas que la moitié de notre facture est composée de taxes et contributions diverses, et même de la TVA sur des taxes !!!!

Donc comment téléphoner ne serait-ce qu’aux secours, se servir de son ordinateur dans le cadre d’une recherche d’emploi ou de remplir des tâches administratives et recevoir des courriels, le chauffage avec l’envahissement des pompes à chaleur ou poêles à granulés, etc. sans électricité ?

Sans parler des voitures électriques également.

L’époque où l’on pouvait vraiment faire sans est révolue, de part notre volonté mais également par un système imposé indépendant de notre celle-ci.

Si elle n’est un bien commun comme l’eau, l’électricité est devenue incontournable.

Donc en priver une personne en situation de précarité ne fait que rajouter au centuple à cette précarité en lui coupant le lien social de surcroît !

Contradiction ou affichage médiatique ?

Le bon…

La SOREGIES dans la partie « espace presse » de son site et ses rapports d’activités depuis 2021 affiche sa volonté de lutter contre la précarité énergétique, démarche qui inspire le respect.

Un des engagements étant de ne plus opérer de coupures même hors trêve hivernale restreignant au minimum la puissance, (1 KVa soit environ 1 000w) ce qui revenait à la même puissance que le dispositif avant le chèque énergie qui était le Tarif de Première Nécessité (TPN).

Le site de la Sorégies, jusqu’il y a peu disait : « Contre la précarité énergétique »
Dans le cadre du service public de la distribution et de la fourniture d’énergie, Sorégies accompagne les ménages les plus précaires pour le financement de travaux d’économie d’énergie. Le groupe SORÉGIES est aussi partenaire :

  • Du conseil départemental de la Vienne dans le cadre du Fonds de solidarité pour le logement (FSL)
  • Du Point d’information médiation multiservices (PIMMs) de Grand Poitiers, pour la prévention du surendettement des ménages
  • Du dispositif national « Chèque énergie »

En 2022, Sorégies a décidé de mettre fin aux coupures d’alimentation électrique.

La brute

Mais en lisant les Conditions Générales de Vente (CGV) datant de 2021 sur l’offre TRV de la SOREGIES, on trouve quelques surprises. Il faut préciser que le TPN est arrêté en 2018, il est donc surprenant d’y trouver une allusion dans un document rédigé en 2021…

Mais fichtre !

Ne parle t-on pas de coupure ?

Heu, je vais poursuivre la lecture de ces CGV…

Saperlipopette, mais oui on parle bien de coupure !!!!

Le truand ?

Comment se fait-ce puisqu’ils se sont engagés à ne plus y avoir recours !

Après avoir contacté le service recouvrement qui, au passage, fait preuve d’autant de compassion qu’un varan de Komodo face à un touriste égaré, ce n’est pas ici, ami précaire, que tu trouveras réconfort.

Leur réponse consiste à dire que cela n’est réservé qu’aux possesseurs de compteur linky…

Deux compteurs, un perdant… et une inégalité de traitement.

D’une part, jamais il n’est spécifié cette condition ni dans le rapport annuel ni dans l’espace presse de leur site et encore moins sur les CGV.

D’autre part, dans un soucis de recherche de solution, au lieu de couper l’électricité, il serait de bon ton, pour ne pas rajouter de l’isolement à la misère, de proposer d’installer le fameux compteur afin de ne pas passer par la phase coupure.

D’ailleurs au passage, comment cela ce faisait avant 2018 avec le TPN et ce fameux compteur linky ?

Tiens mais oui au fait ?

Bon, nous ne sommes pas électriciens non plus !

Mais tiens toi bien, une close rajoutée sur les courriers de relance stipule que si l’on paie deux jours avant la coupure, 19€ seront facturés !

Comment rajouter de la misère à la misère et que certaines mauvaises langues pourraient trouver cette mesure ubuesque, contradictoire avec une façade affichée !

Mais cela soulève plusieurs questions :

La direction est-elle au courant de cela ? Si tel est le cas alors, cela relève de la pratique commerciale trompeuse.

Les élus du directoire du surveillance sont ils informés de cela ? Si oui, est-ce une acceptation ?…

Y a t-il une dichotomie au sein de l’entreprise sur cette ligne ou une volonté de communiquer sur un élément factuellement faux ?

Pour cela, j’invite tous ceux qui se voient couper l’électricité par la SOREGIES pour impayé à partir de la fin de la trêve hivernale à me contacter via cette adresse : <pamequinove@ecomail.bio>

Ne soyons plus les marrons niés de l’affaire.

F.A

F.A.

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