Un tissu rhétorique bien élimé.
[sur l’illustration, le seigneur écrit sa parole, les pharisiens la répètent servilement]
Tout d’abord le recours à l’allégorie et à sa fonction généralisante – pauvre Marianne qu’on séquestre ! – qui recourt au pathos et mobilise l’argument de communauté.
Le provincial excentré qui ne peut plus emprunter une ligne ferroviaire parce qu’elle a été supprimée faute d’être assez rentable, par qui est-il « pris en otage » ?
Prétendre s’exprimer au nom de tous, c’est totalitaire…
Nous observons ensuite la métaphore in-absentia dont on conserve le comparant – la prise d’otages – en escamotant le comparé – la grève. Ce qui revient à suggérer une analogie entre la prise d’otages, qui est un crime, et la grève, qui est un droit démocratique. Ceux qui veulent faire passer les droits pour des crimes sont communément appelés des dictateurs…
Manu Ambrosi